Cinq circassiens musiciens s’imaginent être des dodos, ces drôles d’oiseaux qui ne savaient pas voler, une espèce endémique de l’Ile Maurice disparue il y a fort longtemps. Comment échapper à la gravité ? Sous chapiteau, Le P’tit Cirk déplie sa poésie acrobatique et musicale, simple et délicate. Une pépite à ne pas manquer !

Domination, confiance, entraide… Face à la peur, au déséquilibre, quelle stratégie adopter pour s’élever ensemble ? Entre rites absurdes et stratagèmes, Le P’tit Cirk invente frénétiquement de dérisoires mécanismes de survie. Mais l’imagination sans limite de ses membres et leur intelligence collective vont avoir raison de leurs fragilités. C’est original et jubilatoire.
Entre l’humour et tendresse, ces zigotos font chavirer les cœurs, avec leurs personnalités attachantes : chacun à leur façon, ils se cherchent, s’asticotent, chutent avant de se relever, souvent par une pirouette. Becs et ongles, ils résistent à l’adversité en s’organisant pour répondre aux besoins de chacun, au bien-être de tous, avec un sens inné de l’auto-dérision. Bien campés, les personnages gagnent aussi en épaisseur car ils évoluent au fil du spectacle. Une belle complicité les unit.
Faire une force de la fragilité
Main à main, voltige aérienne, anneaux chinois et guitares en équilibre : sous son chapiteau, Le P’tit Cirk, fondé par deux anciens membres des prestigieux Cirque du Soleil et Arts Sauts (Danielle Le Pierrès et Christophe Lelarge) vise haut. Ces cinq interprètes s’élancent de toutes parts et s’en donnent à cœur joie. Malgré leur humilité, ils nous épatent par leur virtuosité. Les guitares participent aussi à ce déferlement de prouesses : jonglage, portés, pirouettes, elles deviennent carrément acrobates quand, lancées, empilées, escaladées, elles ne servent pas de perchoirs ou de nids.
Enfin, la musique ne s’arrête jamais. 56 guitares-agrès au diapason ! Contrebasse et violon s’invitent même à la ronde. Dans cette ambiance tzigane, tout est légèreté et poésie. Très rythmé, le spectacle ne manque toutefois pas de respirations. Cette communauté singulière déploie ses rêves d’échappée belle et d’envol collectif. Et cela fait un bien fou. Des oiseaux rares que l’on ne voudrait pas voir disparaître de sitôt !
