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lanuitducirque.com

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Date de publication16 décembre 2020

Les enjeux d’une Nuit du cirque numérique

par Julie Bordenave
Cirque
Compte rendu

Confinement oblige, les 260 représentations jalonnant la 2e Nuit du cirque ont été annulées en novembre dernier, à l’instar de tous les autres événements culturels en France. Or, quand le cirque ne peut plus se dérouler sous la toile (du chapiteau), il décide d’emprunter la toile (du web)... Pour quels effets ?

Fondée en 2004 et dédiée à la promotion des arts du cirque, l’association Territoires de cirque compte aujourd’hui une cinquantaine de membres à travers la France et l’Europe. En novembre 2019, elle lance la première édition de la Nuit du Cirque, un événement ayant vocation à populariser le cirque d’auteur auprès du grand public. Du 13 au 15 novembre 2020, la 2e édition était censée regrouper 260 rendez-vous, proposés par plus de 100 établissements culturels français et européens, reflétant la vigueur et la diversité du paysage circassien contemporain. Las, frappée de plein fouet par le regain simultané de la pandémie, assorti de nouvelles mesures de confinement, cette programmation patiemment échafaudée a dû être annulée partout, sauf à La Réunion. Les opérateurs se sont alors mobilisés durant dix jours, afin d’élaborer un événement de substitution numérique, compilant 145 contenus numériques disponibles durant 72h pour l’internaute.

Johan Swartvagher - Collectif Martine à la plage.
“Ça a été l'occasion de réunir sur un plateau plusieurs voix et d'échanger avec elles autour de problématiques qui m'interpellent en tant qu'artiste. Je pense que ça a aussi été une opportunité impensable il y a quelques mois de collaborer avec une société de production audiovisuelle et l'ensemble de ses moyens. Elle nous a littéralement donné les clefs de la soirée, c'était pour moi une proposition à ne pas refuser. De mon point de vue, les co-réalisations et leurs lots de frustrations et d'imperfections sont toujours bons à prendre quand elles se présentent.”

Panorama de la Nuit du cirque 2020

Quelles réalités plurielles s’apprêtaient à laisser apparaître cette 2e édition de la Nuit du cirque ? En 2020, le cirque, depuis longtemps métissé aux autres arts, assume ses héritages comme ses recherches les plus abstraites, multiplie les formats, esthétiques et propos, sans renier son essence. Ce sont toujours les pulsions, essentielles, de vie et de mort, qui sont mises en jeu sur une piste. Certains artistes les abordent frontalement, par le versant intimiste comme l’acrobate Karim Randé de la Cie Bancale qui, dans Le Membre fantôme, évoque l’attrait du danger et la blessure qui peut mutiler l’artiste, ou comme le jongleur Martin Palisse, qui dévoile dans Time to Tell sa relation à la maladie et à sa pratique artistique… D’autres abordent le sujet de biais. Ainsi d'Olivier Debelhoir avec L’Ouest Loin, ascension minimaliste d’une unique planche de bois en chaussures de ski, confondant de mélancolique poésie. Dans des exploits sans cesse détournés, autour d’agrès et d’accessoires revisités, la Roue Cyr peut passer au plan horizontal et les massues devenir molles. La création peut se faire collective – les envolées des 18 acrobates de XY – ou en solo – la courte pièce pour un orateur du Collectif à sens unique, qui pose son vélo chez l’habitant pour écrire une lettre à une personne absente !

Le cirque convoque ses multiples composantes, à l’instar de la magie qui a réintégré son giron en empruntant ses lettres de noblesse au cours des quinze dernières années, notamment avec les performances inventives de la Cie du 32 novembre ou de Yann Frisch…. La discipline est questionnée et analysée dans son rapport à la tradition. Dans Circus Remix par exemple, Maroussia Diaz Verbèke convoque au centre de la piste des questions existentielles glanées ici et là, qu’elle remixe avec le souvenir des numéros d’antan. Avec Rapport Berthier, Lonely Circus revisite le passé et les codes du cirque à sa façon, c’est-à-dire chamarrée et un brin punk. C’est aussi parfois l’histoire du cirque contemporain qui est revisitée : dans Tôle Story, la jeune Compagnie d’Elles interroge le rapport aux aînés fondateurs à travers le récit de Métal clown, spectacle démesuré et mythique d’Archaos créé à l’orée des années 1990.

Les artistes plongent aussi de plus en plus au cœur du réel, outrepassant parfois les murs de la salle comme la toile du chapiteau, pour s’immiscer dans la vie quotidienne, tel le Projet grand-mère d’Un loup pour l’homme qui associe des personnes âgées, soulignant la polyvalente poésie d’une itinérance revendiquée – mini chapiteau, yourte, silo, camion théâtre ou ciel ouvert…

Pauline Dau.
“La possibilité d'une prise de conscience et de questionnements.
Quelle serait la meilleure réaction face à l’invisibilisation subit par notre milieu, nos métiers en ces temps de pandémie ? Et sauter sur le numérique, n’est-il pas un piège ?
Une expérience enrichissante, un challenge relevé.
Une chose qui peut aboutir, ce qui en ces temps incertains est très précieux !
Le goût de la caméra et du travail de montage, une découverte.
De beaux échanges.”

… Vers une Nuit numérique

Sans être aussi exhaustive, la Nuit du cirque numérique a toutefois laissé apparaître une juxtaposition de réalités circassiennes : durant trois jours, étaient mis à disposition de l’internaute un digest de ressources en ligne – documentaires, captations, interviews… -, assorti de trois soirées thématiques successives présentées en direct par six artistes devenus animateurs le temps d’un soir. Ce panachage permettait d’opérer des focus sur des réalités très différentes, souvent méconnues du grand public : de suivi de résidences en restitutions d’actions culturelles, sans oublier l’évocation de la précarité économique ou encore de la blessure. De lien en lien, l’internaute pouvait naviguer entre têtes d’affiche et artistes moins connus, discussions autour de mode de vie, choix artistiques, éthiques et esthétiques…

Extrait de la Nuit du Cirque numérique, présenté par la Générale Posthume, au PALC, Pôle National Cirque Grand Est - Châlons-en-Champagne, 2020


Il s’agissait aussi de (re)découvrir certaines ressources en ligne – à l’instar des Petites histoires du cirque, diffusées sur la chaine Youtube du Cirque Jules Verne, mêlant des confessions face caméra de circassien de toutes générations et disciplines -, jusqu’à la présentation de projets récents et audacieux : Cadavre exquis d’Élodie Guezou, contorsionniste mise en scène par 11 artistes différents, ou encore le spectacle en préparation de Yann Ecauvre et son Cirque Inextremiste, impliquant plus de 20 personnes en tournée ! Rappelant au passage que le cirque a ceci de fou et de précieux : déjouer le raisonnable comme la gravité, même en temps de crise sanitaire.

Gwenn Buczkowski et Bambou Monnet - Compagnie La Générale Posthume.
“C’est une expérience de « reconversion professionnelle temporaire » : en trois jours, nous sommes à 6 cerveaux devenus à la fois, comédiens, présentateurs TV, réalisateurs, monteurs, caméramans, responsables d’un storyboard, des courses, du catering, de la communication, du teasing, de la gestion de droits d’auteurs etc. etc. Mais c’est une expérience qui nous a amusé, et dont on s’est saisis avec plaisir.”

Succession d’instantanés : la mosaïque circassienne contemporaine

La principale vertu du Net ? Focaliser en un espace-temps contracté toutes ces réalités diverses. Donner la parole à des artistes qu’on entend d’ordinaire hélas toujours trop peu, dans les médias généralistes comme spécialisés. Empruntant ce nouveau canal de l’espace public – fût-il virtuel – le cirque va chercher le spectateur là où il est. Perçue comme moyen de communication, la vidéo peut aussi se muer en support de création. Si, malgré les voies ouvertes par Angela Laurier, Boris Gibé, ou en cours de réflexion chez Fanny Soriano, une utilisation vraiment créative du medium est encore timide chez les circassiens, cette Nuit du cirque fut aussi une incitation à s’en saisir. Donnant parfois de petites perles, décontextualisées de toute nécessité de spectacle, à l’instar des Figures libres disponibles en replay sur le site d’ARTCENA - mini pastilles vidéo autour d’un mot clé, comme autant d’exercices sous contraintes : transgression du clown Ludor Citrik, osant enlever perruque et nez rouge devant l’absence de public ; salade de membres chez l’acrobate Jean-Baptiste André, suggérant le patient travail menant à une défiance de la norme, sublimée par la chorégraphie ; élan fédérateur et galvanisant insufflés par le mouvement tournoyant de Juan Ignacio Tula et Justine Berthillot ; prouesse nomade auprès du jongleur Nathan Israël, offrant un geste maîtrisé, maintes fois répété, décuplé par la résonance des multiples contextes qui l’accueillent… Au-delà de la monstration de l’exploit, le numérique offre aussi la possibilité d’entrer dans la psyché de l’artiste, explorant le ressenti de la contorsionniste en action via une caméra embarquée, ou entrant dans une intimité, un imaginaire quotidien, des sources d’inspiration (Alexandre Fray et sa collection d’objets anatomiques). Autant de pièces constituant une mosaïque patiemment agencée, prémisses d’un corpus documentaire en cours de construction.

Interpeller le spectateur là où il est

Comment, à la découverte de ces instantanés de création dévoilant le suc de la création circassienne contemporaine, ne pas avoir envie d’aller retrouver ces artistes dès que les portes des salles rouvriront ? C’est d’ordinaire ce qui se passe en festival, bien sûr : mais il faut souvent être déjà sensibilisé pour soulever la toile d’un chapiteau ou pousser la porte d’un théâtre. Venir au spectateur potentiel en acceptant d’épouser aussi ces nouvelles formes d’accès de la culture, c’est pour le cirque se donner la chance d’accéder à un public non négligeable. Produit d’appel, appel du pied… Et un bilan encourageant : plus de 180 000 visionnages pour cette première Nuit du cirque numérique, en 72h d’opération ! S’il reste intolérable de se résoudre à cet unique succédané de spectacle vivant – et son irremplaçable frisson partagé, que certains estiment soluble dans la captation vidéo - on ne doit pas occulter non plus que la création numérique puisse servir à déposer une nouvelle mémoire, créer du témoignage, de la ressource et du lien autour d’un art par essence vivant et vibrant. Une autre manière de contribuer à sédimenter des strates dans la mémoire collective, à poser de nouveaux imaginaires, via des instantanés de spectacles, focus sur des conditions de travail, immersion dans les coulisses de la pensée ou de la création. Afin de créer la curiosité, impulser la découverte, ou prolonger la rencontre.

La nuit du cirque 2020

2e édition, du 13 au 15 novembre 2020

Télécharger le dossier de presse (pdf - 4.49 Mo)
Julie Bordenave
Julie Bordenave est journaliste spécialisée dans le spectacle vivant et s’intéresse aux cultures alternatives et populaires (rock, bande dessinée…), et plus particulièrement aux arts de la rue et du cirque depuis une quinzaine d’années. En France et à l’étranger, elle parcourt les fe...
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