Artiste constant, à l'allure tranquille, Jean-Baptiste André traverse peut-être le monde sur les mains, discipline de cirque oblige, mais la tête solidement plantée à l'endroit. Est-ce parce qu'il a été rompu au sport de haut niveau ? Est-ce parce qu'il a fait une hypokhâgne ? En tous cas, il allie avec une grande souplesse, exigence du corps et impératif de la pensée.
Jean-Baptiste André multiplie les collaborations avec des personnalités aussi différentes que les champs de l'art qu'il aborde, du cirque- théâtre à la conférence performée, en passant par la danse ou l'art vidéo. Avec cette assurance non feinte, née sans doute de ses apprentissages, que le cirque est un art ouvert, risqué, métissé. Il n'a jamais dérogé à cette conviction. Bilan, vingt ans de création, plus de vingt pièces façonnées par cycles, au gré de ses envies, de ses rencontres, pour une vie d'artiste pensée comme un « plan de vol » comme il le dit lui-même. L'identité, les caractéristiques de l'objet, la route à faire, le nombre de personnes à bord… le plan est bien rodé et l'avion vole haut et sûr, dans un ciel circassien pourtant très encombré. Son secret, si tant est qu'il y en ait ? Une transversalité assumée qui impose un décloisonnement du regard sur son œuvre. Et s'il prend le risque parfois de disparaître des radars très codés des genres artistiques, c'est pour mieux affirmer que le cirque n'est pas forcément où on l'attend.