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Date de publication06 janvier 2023
« Demi Véronique » (2018) © Jean-Louis Fernandez

De l'acteur créateur à l'écriture de plateau

par Maïa Bouteillet
PROCESSUS

Actrice avant de faire des spectacles, Jeanne Candel impulse des processus qui engagent les autres dans un mouvement créatif. Un mode d’écriture intuitif et collectif où tout part du plateau, du présent, et où musique et théâtre dialoguent sans peur et sans hiérarchie.

Jeanne Candel a piqué le nom de sa compagnie, La vie brève, à son complice Damien Mongin (titre d’un court métrage dans lequel elle joue) qui l’avait lui-même repris du serment d’Hippocrate. Vita brevis, ars longa… La vie est brève, l’art durable. Voilà qui lui va bien, à elle qui aime à travailler « dans l’énergie de l’instant, faire feux de tout bois, dans un esprit joueur, très jubilatoire, faire du théâtre ici et maintenant, bricolé sur le moment avec des bouts de ficelle ». Et, entre les temps de répétition, penser, rêver, chercher en solo ou en dialogue avec ses complices, acteurs mais aussi musiciens, scénographes. Jeanne Candel voit sa création comme un mouvement continu, qui s’incarne à certaines occasions : « je suis tout le temps en train d’être inspirée par une chose ou une autre, c’est un flux, toutes les œuvres sont liées ». Un nouveau spectacle doit être un déplacement.

À chaque répétition, elle lance des défis aux acteurs, elle les « provoque » avec des questions, leur passe des sortes de commandes et c’est ainsi qu’ils écrivent, qu’ils proposent des choses et que ça se construit par association et montage intuitif, dans un va et vient du plateau à la mise en scène. Ce qu’on appelle une écriture de plateau. « Je suis porteuse du projet, c’est moi qui donne l’impulsion, qui réunit les gens, qui fait le montage et qui donne le final cut, mais, dans le processus de travail, c’est très collectif ».

Écriture collective

L’acteur créateur est au centre, tout est pensé à partir du plateau. Jeanne Candel, actrice avant de faire des spectacles, joue dans certaines de ses créations parfois aussi dans celles des autres — elle illumine de sa présence silencieuse et performative la parole de désespoir délivrée par Lionel Gonzalez dans La Nuit sera blanche (2022), un projet de celui-ci d’après La Douce (1876) de Dostoïevski. « Remplacer un acteur, c’est toujours une montagne à gravir. Chaque projet est tellement lié aux personnalités, aux manières d’être… c’est ça qui m’intéresse, des présences, des singularités », précise la metteuse en scène qui n’imagine pas sa pratique autrement. « Je ne comprends pas comment tu peux faire un spectacle si tu ne sais pas ce que c’est que d’être sur un plateau, c’est la base ! Ce que ça demande — l’engagement, la peur, le rapport au présent…—, toutes les questions que je pose à l’acteur quand je suis en création, ce sont celles que je me pose à l’actrice que je suis ».

Jeanne Candel dans « Demi Véronique » (2018) © Jean-Louis Fernandez


S’agissant de l’acteur, de son art, Jeanne Candel se remémore aussitôt ses stages avec le metteur en scène polonais Krystian Lupa, dans le cadre des chantiers nomades en 2018. « Une découverte très importante, qui m’a relancée pour mille ans de théâtre ! » La rencontre d’un maître qui lui a transmis des outils à réutiliser. En particulier celui du monologue intérieur, ce flux de pensées et de perceptions qui traversent tout un chacun de manière consciente à chaque moment de la vie, à partir duquel Krystian Lupa a conçu un exercice pour acteur. « Il te demande de sténographier cette langue avec laquelle tu vis, il te propose une situation avec des personnages, donc tu écris ton monologue intérieur en lien avec cette situation, ce sont des vases communicants entre le personnage et toi, pour aller ensuite vers l’improvisation. J’ai dû écrire des centaines de pages ! Tu déverses dans le personnage ton monologue mais lui t’attaque aussi de son côté, ça se mélange sans arrêt, tu ouvres un véritable chaos, tu accèdes à une sorte de langue primitive, non structurée ». Exercice paradoxal, presque impossible : dès lors qu’on tente de saisir ce monologue intérieur, il cesse, mais plus on s’y exerce, plus on s’en approche, plus il s’éloigne à nouveau… « Une fois que tu y as goûté, tu ne peux plus trop t’en passer. Lupa dit beaucoup : " il faut te connecter avec ton enfant, ton fou, ton démon… " ça te remet en contact avec un truc primaire très instinctif, ça rend fou, ça fait toucher des choses incroyables, une sorte de magma très puissant ». On se croirait dans un roman de Dostoïevski quand la jeune femme raconte la manière dont elle s’est trouvée « attaquée par des visions » certaines nuits, au moment de basculer dans le sommeil. Plus tard, elle découvre que de nombreux peintres ont travaillé avec cette forme d’hypnose du pré-sommeil dont Lupa parle aussi dans ses livres…

Présence des fantômes

Pavillon de l'Indochine du Jardin d'agronomie
tropicale © Poulpy, CC BY-SA 3.0  via Wikimedia Commons

Autre cadre particulièrement inspirant, celui du Jardin d’agronomie tropicale, un site fascinant à l’extrémité du Bois de Vincennes, peuplé d’architectures fantômes racontant la mémoire coloniale française, où la metteuse en scène a été en résidence de création, dans le pavillon de l’Indochine, non loin du Théâtre de l’Aquarium où elle arrive, avec ses comparses de la Vie brève, en 2019.

« C'est très vivant en moi le rapport à l'espace, au lieu dans lequel on se cadre, et ce qui se dégage d'un espace préexistant ».


Et si l’on pense fugacement à Tadeusz Kantor, à son œuvre plastique, devant l’espace calciné de Demi-Véronique (2018), ce n’est pas purement fortuit. Cette réécriture visuelle et tempétueuse de la Cinquième symphonie de Mahler s’appuie sur les paysages qu’évoque la musique, hantés de souvenirs et de silhouettes qui se métamorphosent, entre ironie et mélancolie. Trop jeune pour avoir vu les spectacles de Kantor, Jeanne Candel, a lu ses livres, vu des films sur son travail et visité la CricothèqueMusée d’Art contemporain consacré à l’œuvre et aux archives de Tadeusz Kantor., à Cracovie. « L’influence de Kantor a dû rejaillir de manière inconsciente, ça échappe, ça fait partie du processus. Dans la création, il faut pouvoir se laisser envahir, c’est un dialogue permanent entre l’instinct et l’analytique entre le rêve et la réalité, c’est une drôle de danse à mener ».

NEW SETTINGS #8 I Jeanne Candel, "Demi-Véronique" - Fondation d'entreprise d'Hermès

Le théâtre de l’Aquarium s’avère l’endroit idéal pour cette façon de cheminer au long cours dans la création, pour se laisser envahir par les fantômes. Du champ de tir à l’arrière du bâtiment, aux mezzanines encombrées des ateliers, en passant par les couloirs labyrinthiques, Jeanne Candel y a arpenté les moindres recoins. Le lieu, qui regorgeait de décors, de matériaux et de costumes abandonnés, entassés depuis des décennies, a aussi inspiré à la metteuse en scène et à ses comparses de la Vie brève un chantier bien concret, celui d’une matériauthèque, associée à un atelier d’écoconception. Mettant à profit le temps long du confinement et de l’arrêt forcé des théâtres, elles ont travaillé à la réhabilitation de l’énorme stock de costumes. Idem pour les châssis, le métal, le bois et toutes les pièces de scénographie stockées là.

« Dieu et sa maman » (2015)
© Jean-Louis Fernandez

Avec le soutien expert de La Réserve des arts et de l’ENSAD, ainsi que de l’association ARVIVA – arts vivants, arts durable —, et sous la conduite d’une cheffe de chantier, l’Aquarium s’est doté d’un logiciel de gestion du stock qui répertorie toutes les composantes, l’état des pièces et des matériaux, leurs dimensions, leur valeur. Dans la foulée, les espaces d’atelier ont été aménagés pour le travail du bois et de la serrurerie.


Récupérer, donner une seconde vie… c’est tout un état d’esprit quand on vient d’une famille comme celle de Jeanne Candel. Avoir l’atelier de fabrication à deux pas du plateau lui donne des ailes pour expérimenter. Créé selon ce schéma, depuis sa conception jusqu’à la prévision de sa fin de vie, Baùbo de l’art de n’être pas mort, s’annonce donc comme le tout premier spectacle entièrement durable.

Et ce n’est pas un hasard si Demeter, déesse des cycles fertiles — de la nature qui meurt et renaît —, surgit dans le théâtre de Jeanne Candel où dominent les motifs du deuil, de la renaissance et de la métamorphose. « Toujours il y a cette question de comment on meurt intérieurement, qu’est ce qui fait qu’on sombre dans une grande mélancolie et qu’on renaît, comment on est repris par un désir fou et qu’est-ce que ça opère comme métamorphose… » C’est ainsi que la jeune femme perçoit le monde.

Fragment #3 : L'ATELIER - La Vie brève

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Maïa Bouteillet
Journaliste culturelle depuis 1993, Maïa Bouteillet a été critique théâtre et danse au journal Libération durant dix ans. Elle est actuellement rédactrice au magazine culturel Paris Mômes et collabore à la revue européenne de théâtre Ubu. Par ailleurs, elle réalise le contenu du site (a...
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