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  • L’imaginaire des objets
  • L’esprit des lieux
  • Théâtre et musique entremêlés
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Date de publication06 janvier 2023
« La Chute de la maison » (2017) © Patrick Berger

Espace, corps, objets : le théâtre in situ

par Maïa Bouteillet
ŒUVRE

Inspirée depuis toujours par les espaces, les objets, les matières, Jeanne Candel nourrit un rapport de grande complicité avec la scénographe Lisa Navarro avec laquelle elle entretient un dialogue artistique permanent. Chineuse dans l’âme, elle œuvre à une création traversée par le temps où la trace antique rejoint le geste contemporain avec la plus grande liberté.

L’imaginaire des objets

« Robert Plankett » (2010)
© Charlotte Corman

Pour certains, Jeanne Candel ferait presque du théâtre d’objet. Elle le concède, les objets parlent dans ses spectacles, les espaces ont une âme. La metteuse en scène a pris conscience tout récemment que son rapport très bricolé au plateau était lié à son père brocanteur et à la fascination que son univers exerçait sur elle, enfant. « Mon père ne pouvait pas me recevoir, je n’avais pas de chambre chez lui, on ne pouvait pas poser un pied par terre, on marchait sur des objets, des tas de papiers. Il y avait une ambiance folle dans cet endroit. Toute la journée, il ramassait des objets, les recomposait, il bidouillait des trucs en faisant semblant que ça avait énormément de valeur, c’était un faussaire en fait, un grand bonimenteur, il parait ses objets de récits incroyables. Un acteur, un sacré personnage ! je le voyais faire ses coups bas, j’adorais déballer aux puces, avec lui, ce terrain-là était très propice à l’imaginaire… »


Et si elle n’est pas devenue à son tour brocanteuse, comme son frère et sa sœur, elle reconnaît une espèce d’héritage dans la façon dont elle collecte les matériaux de ses spectacles, dont elle s’imprègne de la mémoire des lieux, de la vie qui les a traversés et jusque dans la fantaisie qui anime ses spectacles. Pas étonnant que le rapport à l’histoire, à l’antiquité notamment, y soit permanent… « j’ai toujours eu le nez dans des objets anciens, j’ai vécu dans une coprésence de tant de choses différentes, d’époques différentes… c’était ça mon enfance ». Jeanne Candel demeure une grande chineuse et partage ce goût avec sa camarade Lisa Navarro qui signe la scénographie de tous ses spectacles et y apporte bien plus. Ensemble, elles parlent de scénographie, d’espace, de matières et d’objets mais au-delà de ça, elles entretiennent un dialogue permanent sur l’art, la création, elles partagent des lectures, des influences, des découvertes… « C’est une amitié artistique très forte. Lisa n’est pas seulement scénographe, elle est dramaturge, tout comme moi je le suis aussi et comme je suis aussi scénographe. Avec elle, ce n’est pas cloisonné ».

« Le Goût du faux et autres chansons » (2014) © Jean-Louis Fernandez

L’esprit des lieux

Ce rapport aux objets, à l’espace qui l’habite depuis toujours, a ressurgi lors du travail avec Arpad Schilling. C’est lui qui, le premier, l’a poussée à explorer dans cette direction. Après Robert Plankett (2010), Jeanne Candel réalise deux créations in situ, lors du festival de Villereal, dans le Lot-et-Garonne. Nous brûlons (2010) s’ouvre sur la séparation d’un couple et entraîne le public à la suite des acteurs à travers le village, proposant de suivre l’histoire de la femme ou celle de l’homme. Puis, en 2012, c’est sur un terrain de tennis, près d’un camping, que se trame, avec la même bande de fidèles, Some kind of monster, inspiré de David Lynch : une mystérieuse enquête à la nuit tombée, traversée par d’étranges personnages. Dans les deux cas, c’est l’espace, avec toute sa puissance d’évocation et les réminiscences qu’il porte, qui est la première source d’inspiration.

Artiste associée à la Comédie de Valence à partir de 2015, elle poursuit dans la même veine. Avec Lionel Dray elle crée Dieu et sa maman (2015), dans une église désacralisée remplie de canoés kayaks, d’après les Kindertotenlieder et la Symphonie n°2 - Résurrection de Mahler. Puis, en 2017, avec Caroline Darchen, elle imagine Trap, une performance itinérante inspirée de L’Art de la mémoire de Frances A. Yates et de Électre de Sophocle, qui s’aventure dans les dessous du théâtre de la Comédie de Valence et dans le site des Archives départementales de la Drôme-Ardèche, installé dans une ancienne église où l’on devine les strates de l’ancien bâtiment. Autant de façons de creuser la surface du quotidien pour excaver des mondes secrets et déplacer le spectateur dans sa réception du présent…

« Trap » (2017) © Jean-Louis Fernandez

Théâtre et musique entremêlés

L’arrivée de Samuel Achache à ses côtés dans la compagnie et la création par le duo du Crocodile trompeur, en 2013, avec le directeur musical Florent Hubert, oriente plus fermement son théâtre vers la musique. Instaurant un rapport très libre, frais et joyeux, à la fois jazz et contemporain, à la partition du Didon et Enée de Purcell, le spectacle est couronné d’un Molière du spectacle musical en 2014 et continue de tourner depuis lors avec le même succès. Dans Le Goût du faux et autres chansons (2014) Jeanne Candel affirme sa poésie singulière, qui croise l’absurde et l’onirique, la fabulation sérieusement fantaisiste et les télescopages improbables, des vies compliquées d’acteurs, des fantômes et des métamorphoses baroques, le tout en musique bien sûr. Elle tresse ainsi plusieurs fils rouges, pratique le jeu du collage, y imprime son amour du détail pictural, pour composer une réflexion, certes foutraque et espiègle mais habile, sur la création, le faux et le vrai, le mentir-vrai de l’art et les vraies fausses valeurs artistiques de notre époque. Elle met en tension deux praxis du théâtre : l’une ordonnée par la construction narrative classique, l’autre portée par la prolifération de scènes performatives délestées de l’action dramatique, donc de situations et même de personnages. Tout comme les êtres se trouvent sans cesse pris entre le rationnel et l’inexprimable qui jaillit malgré eux.

Suivront Orféo / Je suis mort en Arcadie (2017), d’après Monteverdi, et La Chute de la maison (2017), d’après Edgar Allan Poe, Frantz Schubert et Robert Schumann, à nouveau avec leur complice Florent Hubert et avec le même entrelacement très direct, très libre, du théâtre et de la musique, où le rapport savant à la partition est évacué au bénéfice de l’émotion. Musique et théâtre vont de pair ; la dramaturgie passe autant par la musique que par le théâtre. Avec ces deux-là, le répertoire, débarrassé de ses œillères, devient furieusement contemporain. Cette liberté revendiquée les « conduit à expérimenter des processus de recherches très variés, des formes libérées de tout dogme, car ancrées dans l’empirisme du plateau et de son bricolage. Les créations sont composées de matériaux très variés, qui rendent les cadres de représentation élastiques : matières et références picturales, cinématographiques, scientifiques ou philosophiques, sont autant de supports de jeu, convoqués à l’improvisation et à l’écriture de plateau. », expliquent-ils.

Quand Jeanne Candel et Samuel Achache travaillent ensemble, ils font « tout ensemble, tout le temps, dans une sorte de double regard », une confrontation, sans place assignée à l’un ou à l’autre. En 2020, le couple se sépare, lui quittant la codirection de la compagnie et du Théâtre de l’Aquarium. S’ouvre alors pour elle un nouveau chapitre artistique, qui commence avec Baùbo, de l’art de n’être pas mort (2023).

Traversé par la musique de Heinrich Schütz, l’un des tout premiers baroques allemands avant Bach, cette production reprend l’idée d’une anatomie de la passion déjà présente dans Le Crocodile trompeur, que Jeanne Candel croise ici avec un mythe orphique. Demeter, désespérée, erre sur la terre, à la recherche de sa fille, capturée par Hadès aux enfers, quand elle croise la petite déesse Baùbo qui, ne sachant comment la détourner de son chagrin, soulève sa jupe et lui montre son sexe de femme. Demeter alors éclate de rire et revient un peu à la vie… « Cette provocation de femme à femme, à la fois hyper triviale et hyper symbolique, où Baùbo lui montre la vie, le lieu du désir et de la naissance », c’est la petite histoire avec laquelle Jeanne Candel dit avoir dialogué silencieusement durant plusieurs années et qui viendra se tisser au reste, à la musique de Schütz, à des fragments de textes de Musil, par échos, ricochets, entrelacements et couches superposées.

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Maïa Bouteillet
Journaliste culturelle depuis 1993, Maïa Bouteillet a été critique théâtre et danse au journal Libération durant dix ans. Elle est actuellement rédactrice au magazine culturel Paris Mômes et collabore à la revue européenne de théâtre Ubu. Par ailleurs, elle réalise le contenu du site (a...
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