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  • D'un spectacle à l'autre : ausculter nos angoisses
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Date de publication28 avril 2022
« Notre besoin de consolation » (2010) © Dominique Leroux

Les vertiges de l'époque

par Olivia Burton
ŒUVRE

Pendant une quinzaine d'années, le théâtre de Julie Berès a empoigné les évolutions de l'époque, ses phobies et ses dérapages pour leur donner une forme troublante et poétique, à travers une écriture scénique polyphonique et onirique. Cette plongée dans les gouffres d'un réel cauchemardesque a fait place récemment à des spectacles plus performatifs où l'adresse au public se fait directe. Toujours savamment documentés et portés par un travail du corps très poussé, ils dessinent un chemin tourné vers les possibles de la réinvention de soi.

D'un spectacle à l'autre : ausculter nos angoisses

« Petit Eyolf » (2015)  © Guillaume
Durieux

Lorsque Julie Berès arrive en France à l'âge de 18 ans après avoir grandi en Afrique, elle est frappée par la peur du vieillissement et de la mort qui hante nos sociétés occidentales. Ce n'est pas un hasard si ses premiers spectacles, Poudre ! (2001), E-muet (2004), On n'est pas seul dans sa peau (2006) et Lendemains de fête (2013) explorent les questions de la vieillesse, de la perte de la mémoire et de l'identité.
Ainsi le déclencheur d'une création est toujours lié à un phénomène ressenti par la créatrice comme un malaise de l'époque qui cristallise questions sociale, politique, scientifique, économique et philosophique et invite à affirmer la nécessité d'une réconciliation avec notre humaine fragilité. L'auscultation d'un dysfonctionnement de la société, menée grâce à un long travail d'enquête documentaire avec ses équipes, fait de lectures approfondies et de rencontres sur le terrain, ouvre la voie vers le suivant.


Ainsi ces premiers spectacles qui plongent dans les dérives d'une société jeuniste où la performance et l'activité sont survalorisées la conduisent, dans Sous les visages (2008), à s'intéresser aux pathologies liées à l'addiction au travail. L'auscultation de cet hubris moderne qui cherche à dépasser toutes les limites, y compris celle de notre finitude, fait cheminer Julie Berès vers les questions de bioéthique : clonage, mères porteuses, fécondation in vitro sont au cœur de Notre besoin de consolation (2010). En 2015, la metteuse en scène s'empare du Petit Eyolf d'Ibsen, pièce d'une extrême violence qui raconte l'histoire d'un enfant mal accueilli par ses parents. Cette incursion dans le théâtre de répertoire rejoint son chemin de réflexion critique, cette fois à propos des tabous qui entourent encore la maternité, dont Julie Berès s'apprête alors à faire l'expérience. En 2018, Soleil blanc prolonge la réflexion sur la volonté de surpuissance de l'humanité et son désir toxique de repousser les limites en abordant la question du réchauffement climatique.

 

Émission de France Culture La Grande Table, "Images de la vieillesse" avec Julie Berès et Sylvain Groud

Une dramaturgie plurielle aux confins du fantastique

Pour autant, ses spectacles refusent le didactisme. L'originalité et la puissance de son travail résident dans la tension entre un solide bagage intellectuel constitué sur un sujet, et une forme fictionnelle qui privilégie un point de vue subjectif, des sensations fortes faites d'images, de sons, de matière et de mouvement, des situations poussées jusqu'au surréalisme. La plongée dans nos angoisses contemporaines donne lieu à des formes hallucinatoires laissant surgir le burlesque, où sont brouillées les frontières entre passé et présent, fantasme et réalité, corps et objets. L'illusion théâtrale pose ainsi une loupe grossissante sur les possibles monstruosités du réel. C'est par la mobilisation de tous les sens des spectateurs, et la combinaison de plusieurs langages, que le théâtre de Julie Berès vise un possible déplacement de la pensée.

Le travail du corps mené avec des interprètes, qui sont souvent circassiens ou danseurs, est poussé à un point de virtuosité qui contribue à semer le trouble de la perception. Le tout dans des espaces conçus comme de véritables protagonistes, des scénographies capables de multiples métamorphoses et distorsions, sources d'onirisme, de leurre et de magie. Si bien que les spectacles de Julie Berès, qui nous plongent dans des espaces mentaux et leurs méandres, agissent à un double niveau sur le public : ils sollicitent son intelligence mais touchent aussi à des zones plus inconscientes dont ils rendent la commotion durable. Irrigué par le réel, son théâtre s'éloigne en fait de tout réalisme pour renvoyer notre époque à son inquiétante étrangeté

« Notre besoin de consolation » (2010) © Dominique Leroux 

Bain de jouvence

« Désobéir » (2017) © Axelle de Russé

Désobéir (2017) semble marquer un tournant dans le travail de Julie Berès. Né d'une proposition de Marie-José Malis de réaliser une « pièce d'actualité » au Centre dramatique national La Commune d'Aubervilliers (un spectacle répété en 3 semaines en lien avec le territoire d'Aubervilliers), Désobéir réunit des jeunes femmes issues de l'immigration qui ont été dans l'obligation de s'opposer à leur famille ou leur communauté pour pouvoir trouver leur place et leur liberté dans une société marquée par des siècles de patriarcat et de racisme.

Les règles du jeu de la « pièce d'actualité » ont conduit Julie Berès à travailler sur le dépouillement de la scène et à se concentrer sur la parole des jeunes femmes, pour voir comment le politique se niche dans les plis de l'intime. L'élaboration collégiale, la recherche et l'écriture en amont continuent, mais le quatrième mur tombe, le rapport à l'illusion aussi. La parole est directe, frontale, généreuse, portée par l'énergie de ces toutes jeunes comédiennes et un travail du corps très poussé, relevant de la performance cathartique. En 2021, La Tendresse poursuit cette radioscopie de la jeunesse, questionnant cette fois la masculinité à l'heure de Metoo, dans une forme simple et radicale où se mêlent portée politique et force comique.

Julie Berès aspire aujourd'hui, dans une époque qu'elle sent se durcir, à sortir du théâtre de la dénonciation (du capitalisme, de la consommation, de l'individualisme, de l'isolement) et de la catastrophe, pour regarder du côté des possibilités de désobéissance, de réinvention de soi, d'action sur son existence et sur la société. Ce travail avec la jeunesse va se poursuivre, il correspond à un refus de la fatalité, au désir de regarder vers l'avenir que ces jeunes générations incarnent, à un besoin de plus de lumière et de joie.

Teaser de La Tendresse (2021) © Compagnie Les cambrioleurs 

Olivia Burton
Olivia Burton est dramaturge. Conseillère artistique à la Comédie de Béthune (CDN du Nord-Pas-de-Calais) de 2006 à 2013 auprès de Thierry Roisin, elle collabore aujourd’hui avec des metteurs en scène sur des textes et des adaptations (Xavier Marchand, Didier Ruiz) ou sur des écritures visu...
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