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Date de publication11 mai 2022
Koniec / La Fin © Nowy Teatr, Magda Hueckel, 2010

À la recherche de soi-même et du monde

par Agnieszka Zgieb
Théâtre
PROCESSUS

Infatigable explorateur du théâtre antique et de celui de Shakespeare, Krzysztof Warlikowski tisse magistralement ses spectacles avec les fils de différents auteurs et époques. Il sait entrecroiser et assembler, en une seule entité, John Maxwell Coetzee, Hanna Krall, Eschyle ou Euripide (A(p)ollonia) ou encore Franz Kafka, Bernard-Marie Koltès et Coetzee (Koniec/la Fin).

De Sarah Kane à Shakespeare

De fait, son théâtre a réellement commencé à germer et à trouver sa forme après 1989, date charnière pour la Pologne. Les événements politiques et sociaux de cette année-là ont fortement imprégné l'écriture dramatique et la façon de concevoir et de pratiquer le théâtre. Lors de la chute du mur de Berlin, la Pologne sort du système communiste et s'engage, doucement, vers un régime démocratique. L'Est se rapproche de l'Ouest. À cette époque, Krzysztof Warlikowski voyage et se confronte à l'art théâtral en Occident. À son retour, il se détourne délibérément du théâtre polonais traditionnel et de ses auteurs pour s'intéresser aux textes de Koltès et Sarah Kane, de Shakespeare et aux auteurs Grecs anciens.

Hamlet © Stefan Okołowicz, TR Warszawa, 1999

« On oublie que Shakespeare lui-même pensait que le théâtre était le meilleur endroit pour interroger le monde, il pensait que seul le théâtre pouvait donner de vraies réponses. Ses pièces, qu'il s'agisse de comédies ou de tragédies, sont bien plus ambiguës qu'on ne veut le croire, avec des fins paradoxales et perverses, plus sombres que lumineuses ». Shakespeare est devenu « mon maître en la matière », avouait-il dans Notatnik Teatralny (2003, n° 28-29). « J'apprécie chez lui le refus du compromis et la volonté de nommer le monde entier, et pas juste un fragment de la réalité ».

À ce jour, Warlikowski a mis en scène les pièces du dramaturge anglais une dizaine de fois, en Pologne et en Europe : Le Marchand de Venise (1994), Le Conte d'hiver (1997), Hamlet (1998 et 1999), la Mégère apprivoisée (1998), La Nuit des rois (1999), La Tempête (2000 et 2003), Le Songe d'une nuit d’été (2003), Macbeth (2004), Les contes africains (2011) d'après Le roi Lear, Le marchand de Venise et Othello.
 

 

Interview Krzysztof Warlikowski pour Hamlet, Festival d'Avignon, 2001

Le processus de création se transforme, chez lui, en une expérience presque psychanalytique, grâce à une analyse minutieuse de manifestations physiques ou psychologiques. Cela va de la destruction et des dépendances névrotiques jusqu'à la création de relations vraies, sincères, tout en gardant une méfiance du langage et de l'interprétation de l'Histoire. Sa fascination pour l'œuvre de Shakespeare est peut-être liée au besoin de s’approcher de la figure du père et d'analyser les relations familiales, en particulier celles porteuses de blessures, de traumas, pour pouvoir ensuite les inscrire dans un espace plus large, à l'échelle de la société, soumettant le tout à la réflexion critique.

Les Purifiés © Stefan Okołowicz, TR Warszawa, 2002


Warlikowski affirme : « Lorsque je mets en scène les pièces de Koltès ou de Kane, j'ai l'impression de toucher l'universel ». La force de l’écriture de Purifiés lui a permis de saisir la manière qu'il cherchait jusqu’alors pour signifier Shakespeare, afin que le spectateur puisse intimement l'éprouver. « En travaillant sur cette pièce, confie-t-il, je me suis rendu compte à quel point il répond à mes réflexions sur ce que je dois faire avec un texte ». En cherchant à éviter le pathos ou les grandes solutions de mise en scène, il rend effectivement la partition lisible, jusqu'à effacer les frontières du théâtre. « Sarah Kane savait écrire d’une façon très directe, sincère, en touchant et en blessant en même temps. Auparavant en travaillant avec différents textes, je cherchais à voir s'ils conservaient encore leur pouvoir purificateur, si les scènes de Shakespeare portaient encore quelque chose au-delà de la convention destinée au public de son époque. Y'a-t-il encore quelque chose de plus, de plus profond, qui vit sa propre vie.» (Condensé de la peur, Didaskalia, n° 47).

Warlikowski est très fidèle à ses acteurs qui, pour la plupart, l'accompagnent depuis ses débuts. Ce sont de vrais compagnons de route, d'authentiques coéquipiers dans son cheminement (il en est de même pour sa scénographe M. Szczesniak, son compositeur P. Mykietyn, ou le dramaturge P. Gruszczynski). « Je considère les acteurs comme des partenaires dans la réflexion sur la vie. Nous partageons une expérience générationnelle. Nous nous souvenons encore de l'époque communiste et de notre transition vers la liberté. Nous sommes tous venus à Varsovie depuis les provinces et nous avons réussi. Nous avons mûri ensemble, nous commençons à vieillir ensemble. Nous nous enfonçons de plus en plus dans la vie et dans l'art. »

Un large spectre de réponses possibles

(A)pollonia © Nowy Teatr, Photo : Stefan Okołowicz, 2009


Warlikowski ne raconte pas une histoire, mais, par le truchement du texte, il décrit le monde dans lequel il vit. À partir d'A(p)ollonia (2009) il crée ses spectacles à partir d’un montage de textes d’auteurs différents. Pourquoi associer Euripide ou Eschyle à Hanna Krall, par exemple, qui est bien vivante ? Sans doute parce qu'ainsi il nous est plus facile de répondre à la question « Qui sommes-nous ? ». Les auteurs contemporains ont appris des anciens à poser des questions, à s'abstenir de réponses univoques, tout en offrant un large spectre de réponses possibles. La langue moderne, en constante évolution, impose la retraduction de textes antiques. Les adaptateurs doivent porter un regard différent sur la matière scénique, tout en favorisant une souplesse et une liberté dans le traitement du texte sur la scène. Il est donc probable que le texte prononcé se transforme en discours de celui qui le dit, mais surtout, dans le cas de Warlikowski, de celui qui le met en scène. Finalement, le dramaturge ne serait-il pas le personnage principal de ses propres spectacles ?
 

 

A(p)ollonia, extrait, Festival d'Avignon, 2009

Une partie de l'adaptation (ou en tout cas sa forme finale) s'effectue sur scène, en répétition sur le plateau ou à table. Le texte passe par les acteurs comme par un entonnoir. À eux, avec leur corps et leur personnalité, il est possible de vivre l'expérience du moment. Les dialogues en deviennent plus expressifs, plus vrais, donc plus accessibles. Le costume est ajusté en fonction de l’acteur. Pourquoi dès lors ne pas agir de même avec les mots et les phrases ? Krzysztof Warlikowski peut parfois œuvrer sur un scénario deux ans durant. Le texte ainsi dûment mûri, lorsqu'il arrive en répétition, une fois confronté à l’acteur, après de nombreuses discussions et analyses peut être bousculé, modifié, mais il constituera toujours la base solide du travail. Le personnage passe par le prisme de l’acteur, son expérience et sa sensibilité, à travers l'osmose entre l'être et le rôle. Il aime s'attacher à la figure du duo (Maja Ostaszewska et Mariusz Bonaszewski, ou Magdalena Cielecka et Andrzej Chyra), qui offre aux acteurs la possibilité de perpétuer l'exploration, de s'avancer plus loin dans les arcanes du personnage et la perception de leur partenaire.

De plus en plus, Krzysztof Warlikowski invite les spectateurs à penser avec lui les questions qui tenaillent la société et l'humain en puisant dans la littérature. C'est du dialogue entre les œuvres qu'il arpente qu'il fait jaillir la réflexion. Il ne bâtit pas une narration linéaire, logicienne mais procède par association de situations, de sentiments, de pulsions, glanés dans les textes. « Ma démarche ne consiste pas ici à chercher la lecture d’une œuvre qui embrasse tout le drame comme lorsque je la mets en scène intégralement. J'extrais les personnages du contexte historique et narratif pour me concentrer sur leurs motivations existentielles les plus refoulées, sur ce qui les agit intimement et guide leurs actes. J'essaie de les comprendre profondément en tant qu’être humain, de cerner ce qui touche notre sensibilité, d'explorer les marges d'interprétation en partant de notre siècle ».

 

Conférence de presse de Krzysztof Warlikowski pour « (A)pollonia », 14 juillet 2009, Festival d'Avignon

Agnieszka Zgieb
Agnieszka Zgieb issue des arts plastiques, est traductrice de théâtre et auteure. Elle travaille avec Krystian Lupa, depuis 1999. Elle a traduit nombre de ses spectacles ainsi que ses textes et interviews. Elle collabore à différentes revues en France et en Pologne. La trilogie Persona de Krysti...
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