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  • Du tissage de paroles à la création
  • Démesure, outrance et joie
  • Le verbe et le corps
  • L’engagement sans didactisme
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Date de publication28 février 2023
« Tentative(S) de Résistance(S) » © Cie Bouche à Bouche

Action-réaction-création

par Valérie de Saint-Do
Arts de la rue
PROCESSUS

La complexité du parcours de Marie-Do Fréval, mêle des constantes à des bonds en avant, des aller-retours à des bifurcations. Autant qu’autrice et metteuse en scène, elle est conceptrice d’actes, impromptus et éphémère parfois, d’autres fois imaginés comme des cycles modulables et destinés à évoluer dans le temps et connaître une suite. L’adresse et l’action précèdent le spectacle et s’y inscrivent.

Souvent, pour décrire la genèse d’un projet, Marie-Do Fréval commence ou termine sa phrase par « sur un coup de tête ». C’est sur des coups de tête et de désir personnel, et/ou mue par un sentiment d’urgence face à l’actualité qu’elle est partie s’essayer au spectacle en Italie dans les années 1980, qu’elle rejoint ou quitte des compagnies, qu’elle rejoint l’espace public, qu’elle met des vaches au cœur d’une création, qu’elle se lance dans le marathon performatif qui deviendra Tentative(s) de résistance(S) (2016). Il y a de la réactivité et de la rapidité dans son besoin de créer, un besoin d’entrer en résonance avec l’actualité du monde. Et de tenir, sur la scène, un langage artistique en réponses aux chocs politiques du moment.

Agir, et le plus souvent agir vite. Agir artistiquement pour être efficace politiquement. Et agir auprès des gens, qu’ils soient habitants de son quartier, artistes complices, groupes de femmes. Ce n’est pas si souvent que le site internet d’une compagnie ou d’un artiste mentionne systématiquement les processus de création de chaque œuvre, comme le sien. Et au début de beaucoup de ses créations passées – avant la traversée du miroir que constitue Tentative(S) de Résistance(S) – il y a les gens. Les humains et leur complexité, leur grandeur et leur générosité comme leur monstruosité, leur héroïsme comme leur lâcheté.

Tentative(S) de Résistance(S) à Aurillac, 20 août 2015.

Du tissage de paroles à la création

Plusieurs de ses spectacles, du Cabaret feuilleton (2003-2006) à Tombé(E)s du camion (2014) sont nourris d’échanges et de rencontres lors d’une résidence de territoire.

Mais du recueil et de l’écoute de la parole des autres à la création, il y a des voies détournées. Marie-Do Fréval est loin du théâtre documentaire, et encore plus d’un théâtre militant à coups de bons sentiments et de « vivre ensemble ». L’attirance pour la marginalité de ses débuts est restée, et tout angélisme la révulse : l’objet du théâtre, c’est aussi de prendre l’humain dans ses excès. « Trop souvent, précise-t-elle, les créations se rapprochent d’une bonne morale, plutôt que d’un chaos intérieur. On ne le fait pas un acte artistique parce qu’on est dans le lien social, sinon c’est un piège ! Il y a quand même quelque chose de plus trouble dans notre présence au monde : nos lâchetés, nos impudeurs, nos excès, tout cela fait partie de l’humain, à toute époque. Les humains ne changent pas tant que ça, ils sont toujours à la fois grandioses et monstrueux ! Si on est sur quelque chose de trop lisse, c’est comme si on prenait dix douches par jour : on ne peut pas se nettoyer de tout, ce n'est pas le rôle de l'art. L’acte de création ne peut pas être simplement le vivre-ensemble. On ne fait pas de l’art pour ça ! On peut se fâcher avec quelqu’un parce que l’autre est tellement choqué qu’il ne voudra plus te parler. On ne peut pas juste se raconter qu’on est arrivé à être ensemble. Il existe des écritures proches du documentaire, qui ne sont pas inintéressantes. Mais cela s’apparente à l’écriture du constat, qui traverse l’histoire, mais qui n’est pas la langue que je comprends. Moi, je rêve qu'on soit tous des Gargantua ! »

Petites conversations (2017).

Démesure, outrance et joie

La démesure est l’une des dimensions qui l’a attirée dans les arts de la rue. Lorsqu’elle y débarque, même si le temps des machines imposantes à la Royal de Luxe est un peu passé, elle reste impressionnée par cet univers de la machine, d’hommes constructeurs. Elle apprécie le travail de Generik Vapeur, cette manière d’envahir l’espace, cette folie sonore et en mouvement. « Ce qui me touche le plus, c’est d’arriver à associer une forme de folie assez joyeuse, très extravertie, des esthétiques de l’outrance ou de la disproportion, cette démesure qui n’est pas que dans les grandes formes. C'est élargir l'acte artistique, l'amplifier. Ça ce sont des choses qui me touchent. Comme les improvisateurs qui sont capables de décaler totalement une œuvre et d’en faire autre chose. Ces langages naissent dans la rue, ils sont trop proprets en salle. »

Cette démesure et cette folie, elle les incorpore dans des formes qui n'ont pas besoin d'être monumentales. Son culot ne s’exprime pas dans la volonté d’en mettre plein la vue – les effets purement visuels ne l’intéressent pas – mais dans la capacité à surprendre. L’art dans l’espace public, elle le prend au mot, avec une série d’actes non convoqués. La rue, elle l’a prise sans demander d’autorisation, à Paris où les arts de la rue sont étroitement circonscrits. Si elle fabrique des spectacles et tourne dans les festivals, chaque processus de création est lié à sa forme de prédilection : la performance, à la fois prélude au spectacle et acte artistique en elle-même. L’instantanéité, l’engagement du corps, l’adresse impromptue, le goût de surprendre, de choquer sont vitaux dans sa création : « Ce sont les endroits de la démesure et du politique qui sont les plus justes quand ça se passe vraiment. L’idée que le spectacle arrive sans déranger est tout de même bizarre, parce que les gens qui passent dans la rue ne se sont pas posé la question d’aller voir quelque chose ! J’adore les gens, je fais tout pour qu’on se prenne dans les bras, mais pas sans déranger et sans secouer quelque chose que je trouve trop immobile ! Le comportement dans le théâtre standard ou dans la rue standard, tout cela est calme, obéissant, pas très tonique et vivant. J’attends que ce soit plus pêchu. »

Le verbe et le corps

« Ma mort n’est la faute de personne »
(2012) © Pascale Angelato

La démesure, elle l’a aussi traduite dans l’écriture. Cette Gargantua a rencontré sa Pantagruelle, Nadège Prugnard. Le compagnonnage déterminant de deux femmes résolument engagées à la fois dans l’art, le féminisme et la politique C’est avec elle qu’elle crée Ma mort n'est la faute de personne (2012), impressionnante déambulation où elle met en scène son propre enterrement sur un fond de joie macabre inspiré notamment des rituels mexicains. Et à partir de là, l’écriture se libère autant que le corps. M.A.M.A.E. - Meurtre Artistique Munitions Action Explosion (2014), imprécation amoureuse et désespérée, est porteur de la folie, de la densité, d’un théâtre qui est question de vie ou de mort.


Dans ses premières créations, la partie écrite était surtout témoignage. Ensuite, de Tentative(S) de résistance(S) à Paillard(e)S, le verbe foisonnant, rythmé, poétique, drolatique, burlesque, tragique, provoc’, rejoint l’engagement du corps et la mise en danger. Du mot ou du corps, qui est le plus culotté ? Question purement rhétorique, tant la démesure langagière rejoint l’audace scénique. Dire du de Gaulle détourné, affublée d’une moustache et d’un gode ceinture, chanter des chansons paillardes, convier à son enterrement, s’adresser au Président de la République… La résistance et la rébellion aussi joyeuse que sérieuse, et qui n’a peur ni du grotesque, ni de l’outrance, ni de profaner joyeusement les statues : « J’ai pensé Tentatives de Résistance(S) comme une provocation joyeuse, ce qui est essentiel pour moi, mais ça a dépassé l’entendement, on est arrivé à une forme de fascination. Pourtant ça touchait une période sensible : on est fiers de notre fausse révolution comme de notre fausse résistance ! Je ne fais pas un éloge patriotique, mais la résistance m’apparaît comme un sujet de base pour l’humain : tu supportes, tu résistes, tu secoues, par rapport à quoi et pourquoi ? Qu’est ce qui te permet de faire les choses, d’avancer ? Chez moi c’est très prégnant et je pense que ça sous-tend une partie importante de nos vies. »

« Tentative(S) de Résistance(S) » © Cie Bouche à Bouche


Mais même quand il y a de la gravité dans le propos, c’est précisément le vivant, le rire gargantuesque, l'appétit d'ogre de vie qui fait que les spectacles de Marie-Do Fréval ragaillardissent plus qu’ils ne choquent ou parce qu’ils choquent dans le bon sens. Comme si le propos politique était bien trop sérieux pour être traité par le sérieux, mis dans une case militante et le discours mortifère bien-pensant. Entre burlesque et propos politique, c'est précisément le texte, au scalpel, et son très large éventail de registres qui permet la nuance : « Je suis très attachée à la langue, je ne peux pas me satisfaire de toutes les langues. Il faut sculpter, savoir ce qui nous parcourt, savoir comment on arrive à raconter un être humain, pas simplement illustrer. La rue n’est pas forcément l’endroit des plus grandes écritures textuelles. C’est une erreur. Écrire pour la rue reste un acte difficile et un peu trop aride pour certains qui n’en comprennent pas la nécessité. Il y a une confusion entre parole et texte dans bien des écritures. Une langue comme celle de Novarina, qui tente cela en rue ? Il y a eu quelques poètes qui se sont inscrits comme des totems, le poète totem de la ville ! ça c’est magique. Beaucoup de choses me plaisent dans la rue, mais si elle fabrique des choses circonscrites à un espace, elle s’appauvrit, l’idée est de faire avec un monde un peu fou autour, un monde qui a d’autres règles que le spectacle. Ce qui crée des poétiques, c’est la rencontre avec des espaces qui ne sont pas vraiment prévus pour, qui te demandent de jouer et déjouer. C’est une mayonnaise intéressante à travailler. »

L’engagement sans didactisme

« J'ai un vieux dans mon sac » (2021)
© Cie Bouche à Bouche 

Dans la multiplicité de son œuvre, Marie-Do Fréval parle des dominés, des relégués, des marges. Femmes dans tous leurs états, figures de l’enfermement comme Les Folles d'enfer de la Salpêtrière, vieux, exclus de la société par la pauvreté… Un théâtre forcément engagé, mais qui se refuse au simplisme et au manichéisme de la parole militante, qui transforme les formes d’exclusions en forces, qui injecte une belle folie et de la joie explosive dans le désespoir. « Je ne pense pas que la création soit forcément le média d’un propos politique, conclut-elle. C’est plus compliqué. Si on écrit un texte qui doit être joué, on est dans la verticalité d’un être humain. Il peut être résistant le matin, puis il va pisser et c’est la même personne ! Tu ne peux pas démonter cette personne en ne la faisant parler que de son engagement politique. L’engagement, ce n’est pas si simple, des gens très engagés peuvent devenir des monstres quand ils ont trop bu... Richard III est un vrai personnage, mais aujourd’hui si tu opposes de façon binaire hommes et femmes sur scène en pensant que ce sont les femmes qui ont raison, ce n’est pas du théâtre, c’est un propos rassurant. »

Rassurer, comme se rassurer, est quelque chose qui ne semble pas la guetter. Sa dernière écriture, La vérité se fait la malle, prend à bras le corps l’anxiété et le mal-être de l’adolescence, avec les personnages de quatre adolescentes s’interrogeant sur leur état de souffrance. La réponse passe par l’exploration des petites filles qu’elles ont été… et pour l’autrice, dans l’écriture, par le retour à une enfance marquée par le deuil, l’introspection d’un fil intérieur fort. Ce fil qui nourrit une époque difficile pour l’imaginaire, entre l’éco-anxiété et la maladie physique ou psychique qui frappe de nombreux jeunes. En se réappropriant cette souffrance, elle ouvre un nouveau champ, avec une nouvelle équipe. Nomade et aventurière, définitivement.

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Valérie de Saint-Do
Valérie de Saint-Do a travaillé comme journaliste à la rubrique Culture au quotidien Sud-Ouest à Bordeaux puis codirigé la revue art et société Cassandre/Horschamp de 2001 à 2012. Depuis 2012, elle écrit en free lance pour différentes publications (Stradda, L'Architecture d'aujourd'hui,...
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