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  • Immersion et laboratoire
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  • Compagnie et associés
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Date de publication02 juin 2022
Les Tondues © Dominique Stevenot

Un tronc intellectuel, des branches vivaces

par Stéphanie Ruffier
Arts de la rue
PROCESSUS

Créer, pour Périne Faivre, c'est d'abord se laisser happer et envahir par un sujet. Dans une démarche ethnographique immersive, elle plonge dans les archives, films et livres, rassemble des documents et met en place des laboratoires artistiques. La matière recueillie va peu à peu imposer une forme qui valide et valorise le propos.

Immersion et laboratoire

Quand le sujet survient, impérieux, Périne Faivre se penche d’abord sur l’état de la recherche et explore ardemment toute ramification. Pour Les Tondues (2017), qui évoque le sort de femmes accusées de relations avec l’ennemi à la Libération, elle s'intéresse à l’histoire de la littérature féministe, aux mouvements activistes sur le corps en espace public, aux manifs des Femen, à la lutte contre le patriarcat, au parcours de Jacqueline Sauvage.
Pour Héroïne (2021), elle s'immerge dans le système judiciaire français. Elle y découvre les parcours des prévenus, en grande majorité issus des classes populaires : gilets jaunes, précaires, femmes ou jeunes en galère… Une question la taraude : la justice peut-elle l’emporter ? Son expérience de « visiteuse » lui révèle de manière explosive la réalité d’une société de classes. Souvent, un spectacle porte dans son ventre le suivant : un fil rouge semble ainsi courir de la question de la place des femmes à celles des immigrés : comment envisager une société plus égalitaire et adelphe ?

Héroïne, résidence au Fourneau, 2019

Dans un second temps, en création, la chercheuse s’entoure et se pose : « Je ne présage ni d'une durée, ni d'une forme, ni d'une équipe. » Déambulation dans la ville ou fixe sur une grande place ? Le laboratoire tranchera. Elle invite des partenaires à un travail de plateau - des comédiens, une chorégraphe, une historienne de l’art… - pour des allers-retours entre un matériau issu de l'immersion et la création collective.

Héroïne, croquis de Moreno

Les questions esthétiques et l'inscription dans l'histoire des arts sont confiées à Renaud Grémillon et à des plasticiens. Une grande attention est toujours portée à la scénographie et à l'habillage sonore : des compositions musicales originales épousent tous les projets. Un compagnonnage fidèle unit également les Arts Oseurs à Moreno, peintre qui envisage son art à la manière du croquis d’audience : sur le vif, regard affûté, témoin-miroir saisissant l’instant. Le travail interdisciplinaire est sans cesse nourri de nouvelles matières et collaborations. Pour Les Tondues, par exemple, des spectatrices se joignent au chœur final : elles sont formées en amont lors de groupes de parole et gardent souvent contact après les représentations. Héroïne fait intervenir le krump, cette danse qui canalise la colère, née dans les ghettos américains, un moyen de se désaliéner. Toujours, l'art soulage la peine et la frustration de l'opprimé.

L’amour des livres

J'écris comme on se venge © Vincent Vanhecke


L'objet livre est souvent présent dans les spectacles des Arts Oseurs. Les textes adaptés et les extraits qui ont nourri la création apparaissent à la main de la narratrice-lectrice. Dans J'écris comme on se venge (2015), le récit originel est omniprésent, dans Les Tondues, les documents et références intellectuelles sont exhibés au cours de la représentation et vendus au bénéfice d'une librairie locale, en fin de spectacle, prétextes à un échange autour d'un verre. Une biblio-sitographie est également proposée aux spectateurs qui souhaiteraient approfondir les thématiques traitées. Cette démarche de vulgarisation et de transmission rappelle l’éducation populaire.
 

Certaines petites formes artistiques se consacrent entièrement à la mise en scène de la lecture et au rapport intime avec le livre, telles Ma grand-mère lisait Barbara Cartland ou Les Veillées de la soupe au caillou.

Les Veillées de la soupe aux cailloux
© Marianne Capdeville

Ces soirées spéciales assouvissent le désir de se relocaliser, d'approfondir le lien au territoire, autour d'ingrédients simples : une soupe, un livre, des amis, des voisins, des inconnus. Elles participent de l'envie de jouer hors des circuits culturels et de revenir à de toutes petites formes carrossables comme J'écris comme on se venge, spectacle tout terrain. L'opération est conduite par un duo artistique éphémère qui reçoit le livre conseillé par l'hôte un mois avant l'événement. Il vient prendre le petit déjeuner dans la maison et crée une lecture d'une heure sur les premières pages pour le soir. Les invités peuvent repartir avec le livre. Une nuit entière articule six veillées avec pause culinaire nocturne pour finir par une soupe à l’oignon. Les spectateurs viennent avec oreiller, couette, tasse, et ont pour consigne de dormir quand bon leur semble.

Les Arts Oseurs affectionnent ainsi les one shot comme celui proposé par le théâtre Le Sillon autour du reporter Sylvain Prudhomme. L'opération, baptisée Savoir enfin qui nous lisons interroge l'auteur sur son aventure en stop le long du mur de Trump. La soirée alterne entre lecture de son témoignage dans la revue America et récit de l'écriture en train de se faire. Une forme artistique qui a rejoint depuis le répertoire de la compagnie.

Les Veillées de la soupe aux cailloux, un film de Marie Poitevin, 2019

Compagnie et associés

Au-delà des créations à proprement parler, les Arts Oseurs tissent des liens qui déplacent leur pratique artistique. Les lieux et les personnes qui accompagnent les créations deviennent des partenaires particuliers, et la compagnie nourrit, en retour, le projet de ces structures complices.

En 2014, Le Sillon, situé dans son bassin de vie, rencontre la nécessité impérieuse d'infuser et de se localiser dans son territoire. Deux équipes, à des endroits différents, agrémentent et nourrissent réciproquement la réflexion sur leurs projets. Cela peut être un prétexte pour s'offrir le temps du rêve, un rôle d’agitateur, ou une prise de conscience des réalités de l’autre, des exigences du lien aux politiques ou aux publics. Ce lien aux vivants de son territoire, c'est aussi une façon de vivre comme les holobiontes, ces entité vivantes naturelles constituées d'un organisme et de la cohorte de microorganismes qui lui sont étroitement liées.

Le statut d'artistes associés avec le Fourneau – Centre national des arts de la rue et de l’espace public de Bretagne, de 2019 à 2021 donne également lieu à de beaux échanges. L'ouverture de saison a fourni l’occasion d'un workshop à Brest. L'équipe du CNAREP et celle de la compagnie se sont raconté, une sorte de colonie s'est déroulée au Salagou où l'équipe bretonne a pu assister à une soupe, rencontrer le Sillon. Avec Pronomades (CNAREP de Haute-Garonne), les liens, d'abord empêchés par la crise sanitaire en 2020, commencent à se tisser : réflexion commune en distanciel, séminaire avec leurs trois autres compagnie complices…

Le projet artistique des Arts Oseurs interroge profondément ce qui fait compagnie ou troupe : Comment être juste dans la relation professionnelle ? Comment trouver des fonctionnements qui équilibrent responsabilités, gouvernance, salaires, temps de travail et intimité ? Beaucoup de temps est consacré à ces questions, étrillant des habitudes de travail qui restent trop souvent pyramidales. Tous les ans, un séminaire de deux jours interroge en interne le projet de la compagnie, sa structure, ses choix et ses renoncements. Échanger avec Périne Faivre, c'est prendre toute la mesure de la difficulté de concilier vie familiale et professionnelle, soulever des questions de légitimité - que les femmes des arts de la rue posent plus souvent que leurs homologues masculins -, se soucier de rendre hommage à tous ceux qui accompagnent ou nourrissent l'aventure, réenvisager la place des enfants durant les périodes de création et de tournée. Rencontrer une grande humilité et une belle humanité.

Héroïne, première au Festival Les Rias, août 2021

Stéphanie Ruffier
Stéphanie Ruffier est professeure agrégée de Lettres et rédactrice spécialisée dans le spectacle vivant. Une rencontre impromptue avec le Théâtre de l’Unité l'amène à découvrir le Centre d’Art et de Plaisanterie, Scène nationale de Montbéliard, où elle se passionne pour les arts d...
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