Cette publication analyse non seulement l’impact de la pandémie sur la situation financière des entreprises culturelles, mais aussi le rôle joué par les mesures publiques de soutien au secteur.
Dès le début 2020, l’ensemble de l’économie française a été confronté à un ralentissement considérable de son activité (sur l’ensemble de l’année, le PIB a enregistré une chute historique de 7,9%, et la valeur ajoutée des entreprises a reculé de 8,1%) imputable à la mise en place de restrictions sanitaires. Toutes les entreprises n’ont toutefois pas été affectées avec la même intensité. Le secteur culturel, dont le poids dans l’économie est estimé, rappelle l’étude, à 2,3% de la valeur ajoutée et 2,6% de la population active, a particulièrement souffert, en particulier parce qu’il compte nombre d’établissements accueillant du public. Ainsi, bien que les dix branches d’activité qui le constituent (patrimoine, livre et presse, métiers d’art, arts visuels, activités d’architecture, cinéma, spectacle vivant, jeux vidéo, audiovisuel-multimédia, enseignement artistique et culturel et activités des agences de publicité) aient connu des évolutions de chiffres d’affaire variées, le Département des Études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (DEPS) du ministère de la Culture évalue à – 12% la perte de chiffre d’affaires globale des secteurs culturels marchands entre 2019 et 2020.
Frappé de plein fouet par la crise sanitaire, le secteur culturel a néanmoins bénéficié d’aides très conséquentes, composées à la fois de dispositifs applicables à toutes les entreprises, et de mesures spécifiques. Le rôle de ce soutien devant nécessairement être aussi analysé, l’étude comporte deux volets : le premier se concentre sur l’estimation des pertes d’activité subies par les entreprises culturelles (par rapport à un scénario où la pandémie n’aurait pas eu lieu) et le second cherche à évaluer les conséquences d’un an de crise et l’impact des mesures publiques de soutien. L’échantillon considéré rassemble 27 933 entreprises culturelles représentant 315 000 salariés réparties entre les dix domaines culturels.