La prochaine édition de la Mousson d'été aura lieu du 23 au 29 août 2021 à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson. Au programme : conférences, mises en espace et lectures, dont celles de trois textes lauréats de l'Aide à la création : À la carabine de Pauline Peyrade, Pour un temps sois peu de Laurène Marx et Lichen de Magali Mougel.
Ce rendez-vous annuel est l’occasion pour le public de découvrir un ensemble de nouveaux textes de théâtre français ou traduits sélectionnés par le comité de lecture de la Mousson.
Parmi les lectures proposées, découvrez :
- mardi 24 août - 22h30 : Pour un temps sois peu de Lauréne Marx, texte lauréat de l'Aide à la création (automne 2020)
avec Laurène Marx
À travers le témoignage d’une femme trans, un questionnement se met en place sur la féminité et ses injonctions. Des questions sont posées d’une façon frontale à l’interlocuteur/spectateur direct. Si les femmes cisgenres ne s’habillent même plus vraiment en "femmes " en quoi s’habillent les femmes trans ? Si la féminité s’est fluidifiée et libérée grâce aux luttes féministes, quels objectifs peuvent raisonnablement viser les femmes qui transitionnent, sans trahir "la cause " ? Faut-il, finalement devenir complètement invisible pour pouvoir exister ? - mercredi 25 août - 14h30 : À la carabine de Pauline Peyrade, texte lauréat de l'Aide à la création (automne 2020)
mise en espace dirigée par Anne Théron
avec Houédo Dossa et Léa Sery
Ce n’est pas une réparation. Ce n’est pas une résilience. Parce qu’il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu’à la violence extrême ne répond pas l’espoir, ni la compassion, ni la compréhension. Parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas sauver, des irréparables. Parce que l’irréparable ne doit pas être un renoncement. Parce qu’on exhorte les soumis-e-s à la non-violence, au silence, à l’humour, à la patience, afin d’éviter que les forces ne se renversent. Parce que les femmes qui usent de la violence deviennent aussitôt des monstres. Parce que ça ne peut plus se passer comme ça. Parce qu’à la violence répond la violence, implacable, furieuse. Le point de départ de l’écriture, c’est l’histoire d’une enfant de onze ans qu’un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Cette enfant devenue jeune femme, l’écriture l’invite à se faire justice elle-même. La pièce, écrite pour deux femmes, met en scène la jeune fille et son agresseur, un ami de son frère, dans une situation qui dérape, qui n’est pas préméditée, mais dont l’agresseur demeure responsable, pour ne pas dire coupable. Une écriture "à la carabine". Un geste sans détour qui prend la forme d’une prise de possession, prise de la violence par deux femmes, femmes dépossédées de la violence dans leurs luttes, dans les représentations de leur corps, corps désarmés et violentables à merci. Se défendre au point d’être indéfendable, c’est parfois le prix à payer pour ne pas se briser.
- jeudi 26 août - 22h : Lichen de Magali Mougel, texte lauréat de l'Aide à la création (automne 2020)
mise en espace dirigée par Isabelle Lafon
avec Eric Berger, Isabelle Lafon et Emeline Touron
musique Vassia Zagar
Restructurer. Abattre des murs. Grignotter le territoire. Donner un nouveau visage aux rues et aux bâtisses. Effacer les cicatrices du temps. Faire table rase de tout. Repartir à zéro. L’innovation pour écrire une nouvelle histoire. Belle. Qui ne sente pas la sueur et la poussière. Voilà comment tout commence.
Elle, voit plutôt cela d’un bon œil. Elle a toujours rêvé d’ailleurs, mais lui résiste. S’attache aux traces du temps.
Alors que tout le monde attend avec impatience la réhabilitation de l’ilôt. Alors que les maisons sont vidées et que les travaux de démolition/reconstruction doivent commencer de façon imminente, tout semble suspendu. Au milieu de cet ilôt en décrépitude, Lui choisit de la laisser partir, elle, et de rester, coûte que coûte. De rester avec son enfant, là où il a grandi, ce qui ne va pas être sans représailles face au reste des habitants qui attendent avec impatience la venue d’une aube nouvelle.