Ce nouveau COREPS a lancé ses premiers chantiers de réflexion à l’automne 2021.
Alors qu’une circulaire de la Direction générale de la création artistique (DGCA) a préconisé la mise en place de Comités régionaux des professions du spectacle (COREPS) sur l’ensemble du territoire national d’ici le 30 juin 2022, la Région Auvergne-Rhône-Alpes vient d’installer sa propre instance de dialogue social. Si une « plateforme » existait déjà, celle-ci regroupait uniquement des fédérations et syndicats d’employeurs. C’est donc notamment afin de répondre aux demandes exprimées par les organisations représentatives de salariés, désireuses elles aussi de pouvoir échanger avec les partenaires publics, que l’idée de créer un COREPS a émergé voici un an. « La survenue de la pandémie a accéléré le processus, ajoute Marjorie Glas, coordinatrice du COREPS Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif était alors de disposer d’un espace où dialoguer sur les problématiques induites par la crise sanitaire. » Après une première réunion de préfiguration le 24 juin 2021, l’assemblée plénière qui s’est tenue le 22 octobre a validé son organisation et engagé les premiers travaux. De par sa constitution, ce COREPS diffère de ceux d’autres Régions, puisque la Drac a accepté qu’y figurent également (aux côtés des représentants d’employeurs et de salariés, de l’État, des collectivités mais aussi d’association d’élus, en quête d’éclairages pour penser leur politique culturelle) des réseaux, des fédérations et même des collectifs qui habituellement n’y sont pas admis. Une intégration justifiée par la forte implication de ces acteurs durant la crise sanitaire.
Six groupes de travail ont été formés, en lien avec les thématiques que les membres du COREPS souhaitaient voir abordées : les politiques publiques, l’emploi et la formation, les relations au territoire et à ses habitants, la production et la diffusion, les festivals, et enfin l’application des différents protocoles, sanitaires et sécuritaires. Chaque groupe se réunira tous les mois ou tous les trimestres et produira des documents de synthèse transmis ensuite au Comité de pilotage et diffusés en outre très largement, auprès de la DGCA, des Conseils locaux des territoires pour la culture (CLTC), ainsi que des adhérents des organisations présentes au sein du COREPS. « Tout un chacun pourra, par ailleurs, accéder aux comptes-rendus des groupes de travail sur le site web de l’Agence Auvergne-Rhône-Alpes Spectacle vivant », précise son directeur, Nicolas Riedel.
Bien que la pandémie ait suscité – et suscite encore – nombre de situations inédites qui commandent des réponses urgentes, le COREPS s’attachera à traiter des questions de fond, telles que l’articulation des politiques publiques entre les différents échelons territoriaux, la relation entre élus, acteurs culturels et habitants, la problématique des violences sexistes et sexuelles, l’Éducation artistique et culturelle ou encore l’élaboration de nouveaux modèles de production et de diffusion. « L’ensemble de ces sujets seront explorés à partir d’exemples concrets. Il s’agit en effet de considérer les expériences qui fonctionnent, afin d’établir des préconisations applicables sur un plan régional », souligne Marjorie Glas. La période incitant plus que jamais à réinterroger les pratiques professionnelles, Nicolas Riedel se félicite, pour sa part, que celles-ci puissent enfin être débattues au sein d’une instance commune. « La création de ce COREPS est extrêmement importante pour favoriser la concertation et, nous l’espérons, la co-construction de politiques publiques », conclut-il.