Du 31 janvier au 4 février 2023, le festival Être un homme propose un parcours de spectacles, performances, conférences, projections ou encore ateliers autour de l’idée de masculinité.
Dans la lignée des festivals « Rencontrer l’animal », « Tous terriens » et « Nous autres » qui invitaient les publics à réfléchir sur des questions de société, Le Grand T (Nantes) crée une nouvelle manifestation intitulée « Être un homme », centrée sur la notion de masculinité. « Cinq ans après le phénomène #Me Too et au regard de nombreux débats féministes ou sur le genre, j’ai pensé que le moment était propice pour explorer et réinventer l’idée du masculin en se débarrassant des clichés patriarcaux », explique la directrice du Grand T, Catherine Blondeau. Pour l’accompagner dans sa réflexion, elle s’est rapprochée de professeurs de Nantes Université, de partenaires locaux – L’École des Beaux-Arts, l’École nationale supérieure d’architecture et Stereolux – et a multiplié les rencontres auprès de la société civile, de militants et d’associations. Les propositions formulées par chacun ont contribué à l’élaboration d’une programmation très éclectique qui permet non seulement de croiser les approches, mais aussi de rendre la thématique choisie accessible à de larges publics, et notamment les jeunes adultes, très concernés par les mutations à l’œuvre. C’est d’ailleurs pourquoi Le Grand T a souhaité faire de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes l’épicentre du festival et convier de nombreux étudiants à concevoir des projets avec des artistes et des chercheurs. « Notre démarche procède toujours du même principe : attirer le spectateur par la parole, l’image, l’expérience et le sensible », précise Catherine Blondeau.
Durant cinq jours et en différents lieux nantais (outre ceux déjà cités, le TU-Nantes, le Conservatoire et le cinéma Katorza se joignent à l’aventure), les publics pourront assister à des conférences, des spectacles, des projections de films, des performances (entre autres, celles de Karelle Prugnaud, de l’auteur-compositeur D’ de Kabal, du comédien, metteur en scène et réalisateur trans Océan, de Marion Thomas et Meg Boury qui ont imaginé un parcours interactif sur le mode de l’escape game…), découvrir des entresorts et des installations. Ils seront également appelés à devenir acteurs du changement des mentalités, en exprimant leur créativité lors de plusieurs ateliers. Tandis que l’autrice Coline Pierré les aidera à créer un fanzine destiné à déconstruire les clichés éculés et toxiques et à rêver à d’autres masculinités, le chorégraphe Stéphane Imbert leur proposera des danses de couple « dans un esprit dégenré », et le Collectif Gonades les secondera dans la confection d’un sous-vêtement contraceptif masculin. Une cheffe cuisinière questionnera, quant à elle, le genre dans la préparation de plats. Une excellente façon de désamorcer, par l’humour, des questions graves et de faire humanité ensemble. « De tels sujets génèrent souvent des réactions épidermiques. Grâce à ce festival, j’aimerais que chacun en saisisse la complexité, comprenne qu’il ne s’agit pas de dresser les femmes contre les hommes, ou les cisgenres contre les trans, mais de les unir pour lutter contre le poids des représentations masculines », conclut Catherine Blondeau.
Le programme détaillé du festival est accessible en suivant ce lien.