Les résultats de l’enquête Impact révèlent que plus de 40% des salariés déclarent avoir suivi ou entamé une formation entre mars 2020 et mai 2021, tous types de formations confondus (VAE et bilans de compétences compris) ; un chiffre proche du taux annuel moyen calculé pour la même période en 2018-2019. L’accès à la formation demeure cependant inégal selon les fonctions occupées. Ainsi, la moitié des cadres contre un tiers seulement des ouvriers a confié avoir suivi au moins une formation, alors que concernant les professions intermédiaires et les employés, les taux d’accès s’avèrent proches. « Les salariés des grandes entreprises et ceux en CDI à temps plein ont été plus nombreux à se former, comparativement à ceux en CDD ou à temps partiel », ajoute Ekaterina Melnik-Olive. Lorsque l’on compare à présent la situation des hommes et des femmes, on constate que ces dernières ont été plus nombreuses à suivre des formations, en outre pour des durées plus longues, que les hommes. Néanmoins, les contraintes familiales (charge d’enfants en bas âge) semblent avoir pesé sur l’accès à la formation des femmes durant le premier confinement (mars à mai 2020). 14% des formations suivies par elles en 2020 l’ont été lors du premier confinement, contre 21% de celles suivies par les hommes. Autre indicateur intéressant : la qualification ou le diplôme des salariés, à corréler avec les types et modalités de formations suivies. « Plus de la moitié de celles suivies par les ouvriers sont réglementaires ou « obligatoires » : formations hygiène et sécurité, Caces et autres permis, habilitations, formations aux normes, etc. alors qu’elles représentent à peine un tiers des formations suivies par l’ensemble des salariés », est-il indiqué. Par ailleurs, moins de 10% des formations suivies par les ouvriers sont en lien avec le numérique, contre 29% de celles suivies par les cadres.
Un autre frein a trait au passage des formations en mode distanciel. L’offre en distanciel paraît ainsi avoir particulièrement profité aux salariés les plus qualifiés et à ceux en télétravail. La moitié de ces formations ont été suivies par des cadres, tandis que plus de la moitié des formations en présentiel l’ont été par des employés et des ouvriers. Ayant moins accédé à la formation dans l’ensemble, les non-télétravailleurs (la quasi-totalité des ouvriers et plus de 70% des employés) ont rarement pu recourir à la formation à distance (14% seulement, contre 40% des télétravailleurs). Lorsqu’ils se sont formés, ils l’ont donc fait plutôt en présentiel, et notamment en situation de travail. « 44% des ouvriers formés et plus de la moitié des formés sans diplôme ou d’un niveau inférieur au Bac déclarent avoir suivi une FEST, contre près d’un tiers de l’ensemble des salariés formés », pointe le rapport du Céreq.