Ce nouvel événement déploiera durant le premier week-end de juillet une programmation éclectique, reflet de l’identité singulière du département.
Territoire de contrastes – elle constitue le premier Département de France en termes de création d’entreprises, mais est également le plus pauvre de la métropole – la Seine-Saint-Denis témoigne d’une grande diversité culturelle, véhiculée par sa population dont les origines, les trajectoires de vie, les mémoires, les langues, coexistent et se mélangent. C’est cette richesse née du métissage que la Biennale Multitude, initiée par le Conseil départemental, entend valoriser le temps d’un week-end ; loin des clichés ou stigmatisations et en permettant aux habitants eux-mêmes de raconter et d’assumer fièrement l’identité de la Seine-Saint-Denis. « Nous n’avons pas souhaité nous cantonner à l’artistique, afin de réfléchir plus largement à ce que signifie la culture, explique le directeur du festival, Pouria Amirshahi. Celle-ci ne consiste pas uniquement en effet à faciliter la rencontre entre des œuvres et des personnes, mais à considérer chacun comme porteur d’une culture singulière. » D’où une programmation très éclectique (gratuite et en plein air), qui conjuguera interculturalité et interdisciplinarité : des concerts, de la danse, du cinéma, de la photographie, ainsi que de la gastronomie, des défilés de mode, des parades, des randonnées et du football de rue. Sans hiérarchie aucune entre les propositions, et dans un esprit de convivialité. Le 1er juillet ainsi, les « Grandes Parades du Tout-monde » rassembleront des formations musicales et chorégraphiques, professionnelles et amateures, et des marionnettes géantes au départ de Bobigny, Noisy-le-Sec et Pantin. Le lendemain, « La plus grande table du monde », dressée sur près de 3 km entre Saint-Denis et Saint-Ouen, comptera entre 5 000 et 10 000 convives qui partageront les plats qu’ils auront confectionnés. « Des randonneurs, répartis le matin sur sept parcours inédits, pourront les rejoindre à l’issue de leur promenade. Car l’enjeu est de mixer les publics et les générations, de favoriser aussi leur croisement lors des différents événements », souligne Pouria Amirshahi.
Avant même la tenue de sa première édition, le directeur de Multitude se concentre d’ores et déjà sur les prolongements de la manifestation, à laquelle il espère en outre offrir une dimension européenne en la faisant adhérer au Programme Cités interculturelles du Conseil de l’Europe. Des assises de l’interculturalité seront également organisées prochainement. Le principal défi demeure toutefois son appropriation par les acteurs culturels et artistiques du territoire. « À cette fin, et tout en conservant un fil rouge, nous devons ouvrir grand les portes de la programmation 2025 », estime Pouria Amirshahi. Aussi sera créé dès cette année un Comité de programmation qui réunira les contributeurs actuels de la Biennale et des partenaires, publics et privés (la MC 93 de Bobigny s’est dite intéressée), prêts à s’engager dans l’aventure. Compte tenu des importantes transformations – économiques, sociales, culturelles à la faveur des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, et urbaines avec l’avènement du Grand Paris – que s’apprête à vivre le territoire, nul doute que de nouveaux projets, inspirants, verront le jour.
Multitude-Biennale interculturelle de la Seine-Saint-Denis
Du 30 juin au 2 juillet 2023
Accès gratuit
Le programme complet est consultable ici.