Conçu par le Collectif Les Œuvres Vives, cet ouvrage vise à accompagner le secteur culturel dans une utilisation réfléchie du numérique.
Sous l’effet notamment de la crise du Covid-19, les acteurs culturels ont de plus en plus investi la sphère numérique, sans avoir toujours conscience des conséquences sur l’environnement. Les chiffres révélés dans le bilan de la mission confiée en 2021 par l’État à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et à l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), parlent pourtant d’eux-mêmes. Les services numériques sont responsables de 10% de la consommation électrique française (soit l’équivalent de la consommation annuelle d’un peu plus de 8 millions de foyers français), de 2,5% de l’empreinte carbone de la France (pourcentage légèrement supérieur au secteur des déchets, établi à 2%) et de 3,8% des émissions de gaz à effet de serre sur le plan mondial en 2019. Tenter d’infléchir ces données exige alors la mise en place d’une utilisation plus raisonnée, réfléchie et adaptée des outils numériques. Afin de seconder le secteur culturel dans cette démarche, le Collectif Les Œuvres Vives, agence de conseil et d’accompagnement en communication et marketing culturel, vient de publier un livre blanc du numérique. Celui-ci ne vise pas seulement à édicter des principes – et encore moins des injonctions. Il s’agit « avant tout », précisent ses auteurs, « de questionner chaque usage à la lumière de ce qu’il peut vous apporter, à vous et à vos publics, mais aussi à la lumière de son impact sur l’environnement ».
Les principales thématiques (la médiation numérique, la conception d’un site web, l’usage des réseaux sociaux, les Data et serveurs de données, la création de podcasts et de vidéos…) sont abordées de manière très concrète et illustrées avec des schémas simples, des tableaux comparatifs entre les solutions offertes, les questions pertinentes à se poser et les démarches à adopter. Au fil des pages et en bibliographie, des ressources et liens utiles sont proposés pour approfondir sa connaissance des différentes problématiques. Car, comme le souligne Vincent Courboulay, ingénieur en informatique spécialisé dans le numérique responsable interrogé dans l’ouvrage, « la responsabilité n’implique par le non-impact, mais elle implique la connaissance de ces impacts. » La transition écologique permettra en outre aux professionnels, tient à souligner le Collectif Les Œuvres Vives, d’anticiper les chocs énergétiques et donc de préserver la place de la culture dans la société. Sachant que chaque année 62,5 millions de tonnes de ressources (MIPS4) sont utilisées pour produire et utiliser des équipements numériques, et que celles de la planète ne sont pas infinies, la sobriété apparaît ainsi indispensable si l’on veut assurer la durabilité de son projet.