Publication de L’Observatoire de l’égalité 2023

Au sein de l’enseignement supérieur Culture, les étudiantes sont majoritaires (63%, soit près de deux tiers des effectifs) et presque aussi nombreuses (48%) que les hommes dans la filière du spectacle vivant. Leur taux d’insertion professionnelle (87%) est comparable à celui de leurs homologues masculins (86%) et on note même une légère différence, à l’avantage des femmes (89%, contre 83% pour les hommes) dans le spectacle vivant. Néanmoins, dans l’ensemble des professions culturelles, les femmes demeurent minoritaires, puisque formant 45% des effectifs actifs en 2019 ; un pourcentage qui tombe à 34% (en faible évolution depuis 2015, où il s’établissait à 32%) s’agissant des métiers du spectacle. L’étude constate, par ailleurs, que la proportion de femmes dans le spectacle vivant diminue avec l’âge : en 2021, celle-ci passe de 53% dans la tranche des 18-24 ans à 46% pour les 25-34 ans, puis à 41% pour les 35-44 ans et enfin à 35% pour les 45-54 ans et 55-64 ans.

En termes de rémunération, l’écart de salaire en équivalent temps plein entre les hommes et les femmes se creuse dans les métiers du spectacle et de l’audiovisuel : il est de l’ordre de 15% (18% dans le spectacle vivant privé et 16% dans le spectacle vivant public) en 2021, contre 12% en 2020. Les autrices apparaissent les plus touchées. En 2022 ainsi, le revenu moyen pour une contribution par répertoire dans les droits d’auteur perçus par la SACD est inférieur de 46% pour les femmes, au lieu de 38% l’année précédente, soit une hausse des inégalités de 8 points.

Si la part de femmes à la direction des lieux de création et de diffusion reste stable au 1er janvier 2023, à 35% (contre 36% au 1er janvier 2022, mais 38% au 1er janvier 2021), de nombreuses disparités subsistent entre les établissements. Les Centres dramatiques nationaux sont les plus avancés en matière de parité (42% de femmes). Suivent les Pôles nationaux cirque (38% de femmes, en recul par rapport à 2022 où on en comptait 42%), les Centres nationaux des arts de la rue et de l’espace public (38% également, comme en 2021 mais en progression de 7 points par rapport à 2022), et les scènes nationales (35%). Des efforts doivent être consentis notamment de la part des scènes de musiques actuelles (17%, soit un recul de 3 points par rapport à 2022) et des Centres chorégraphiques nationaux (16% de femmes, pourcentage inchangé depuis 2018).
 

Sur l’ensemble des disciplines du spectacle vivant, le pourcentage des aides accordées demeure inégalitaire. 36% en effet des équipes artistiques qui en bénéficient sont dirigées par des femmes, et celles-ci ne touchent que de 27% des montants totaux. Le recensement effectué par le Centre national du Livre montre, quant à lui, que la part des femmes dans les demandes d’aide à la création ou à la traduction est de 53% et qu’elles reçoivent 55% des aides. Cela signifie qu’elles ont autant de chances que les hommes d’obtenir un soutien. En revanche, le montant de celui-ci est inférieur de 15% (chiffre semblable à celui de l’année passée).   

Selon une analyse des spectacles de la saison 2022/2023, les femmes réalisent, en moyenne, 41% des représentations programmées. 36% des spectacles sont, en outre, mis en scène par elles ; un pourcentage qui atteint 44% dans le secteur jeune public. Les œuvres écrites par des femmes s’avèrent plus rares (34%). C’est dans le domaine de la conception chorégraphique (47%) que les artistes féminines sont le plus représentées. À l’inverse, elles sont peu nombreuses à assurer la direction musicale d’opéras (16%), à écrire des livrets (8%) ou à composer (7%).