La Cour des comptes souligne en particulier la nécessité d’amplifier la démocratisation culturelle et de redéfinir l’équilibre entre production et diffusion.
Après avoir publié en septembre 2021 un Audit sur les mesures prises par l’État en faveur du spectacle vivant durant la crise sanitaire, la Cour des comptes vient de remettre un rapport qui s’intéresse cette fois aux modalités du soutien du ministère de la Culture au secteur. Rappelant en préambule que l’action de celui-ci « se caractérise par une grande variété de modes d’intervention, sans équivalent à l’étranger », elle se propose de les examiner dans le détail et d’en évaluer la pertinence pour l’ensemble de l’écosystème. Il s’agit ainsi d’analyser les évolutions structurelles de la politique mise en œuvre par le ministère de la Culture jusqu’en 2020.
La Cour des comptes constate tout d’abord qu’entre 2011 et la survenue de la pandémie, le soutien financier apporté au spectacle vivant est demeuré relativement stable : 766 M€ en 2019, et 839 M€ en 2020, malgré le contexte de crise sanitaire. En revanche, les financements des collectivités territoriales, en particulier ceux des communes et des Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), ont progressé depuis 2015 et représentaient, au minimum, 2,47 Md€ (en fonctionnement) en 2019. Désormais, les collectivités financent majoritairement le spectacle vivant, ce qui conduit à « une reconfiguration des équilibres » dont le ministère de la Culture doit tirer des enseignements. « Il en résulte pour l’État la nécessité d’ajuster encore ses modes d’intervention dans un contexte où il n’est plus le seul ni le principal acteur », note le rapport.