Ses auteurs formulent plusieurs recommandations sur les principaux points de fragilité de ce secteur.
Soulignant l’importance de la traduction pour mettre en valeur la diversité culturelle et linguistique du Vieux Continent, mais dans le même temps conscient des difficultés rencontrées par ce secteur (qui suscite de moins en moins de vocations), le Conseil de l’Europe a commandé un rapport à un groupe de travail dénommé « Méthode ouverte de coordination » (MOC). Il s’agissait d’évaluer les mécanismes actuels de soutien à la traduction, de discuter des meilleures pratiques et de proposer des mesures concrètes sur deux questions : comment améliorer la situation dans le domaine de la traduction d’une part, et comment faire en sorte que les financements publics favorisent une meilleure diffusion des livres traduits en Europe, d’autre part.
Le groupe MOC étant essentiellement composé d’experts représentant les éditeurs, les traducteurs littéraires, les bailleurs de fonds publics et les ministères nationaux de la Culture, le rapport se concentre principalement sur la traduction littéraire. Il consacre néanmoins quelques pages à l’audiovisuel et au théâtre. Pour ce dernier, sont examinés la traduction de pièces et surtout le surtitrage des spectacles, tous deux décrits comme « des sous-secteurs autonomes, distincts de la traduction littéraire et audiovisuelle ».
S’agissant des traducteurs de théâtre, le rapport note que leur statut « reste précaire ». « Le secteur souffre, par ailleurs, d’un manque de structures horizontales, de dialogue et d’organisations paneuropéennes capables de pousser à l’harmonisation des règles du secteur », indiquent ses auteurs. À ce sujet, ils saluent le travail mené par La Maison Antoine Vitez. En rassemblant un grand nombre de professionnels et d’acteurs du spectacle vivant qui œuvrent à la visibilité de la traduction théâtrale et à la reconnaissance du rôle des traducteurs, elle offre « un modèle alternatif d’organisation collective prometteur ».
Le surtitrage concerne quant à lui, constatent les experts du MOC, « un groupe plus restreint de professionnels qui ont une connaissance approfondie du théâtre et des spécificités des arts du spectacle ». De ce fait, il attire surtout des personnes déjà impliquées dans le domaine théâtral. En outre, la pratique du surtitrage étant « un ajout récent à la famille de la traduction », la profession est moins organisée. Aussi les auteurs du rapport préconisent-ils que le secteur des traducteurs pour les arts du spectacle se structure davantage, « en s’inspirant de ses collègues des domaines littéraire et audiovisuel » mais aussi en échangeant avec les compagnies et les salles de théâtre, afin de « fixer un cadre de qualité et de conditions de travail qui améliorerait considérablement l’écosystème de la traduction théâtrale ».