Lundis en coulisses à Dijon
- Théâtre
Quatre textes lauréats de l'Aide à la création ont été sélectionnés pour cette nouvelle édition des Lundis en coulisses : On a égorgé les lapins de Marine Bedon, Le dernier syrien de Malena Perrot et Omar Youssef Souleimane, Le cercle autour du soleil de Rolland Schimmelpfennig, traduit par Robin Ormond et Luna ou leurs blasphèmes de Aymeric Mourrad (lauréat novembre 22) Lundi 3 avril de 10h à 17h au Théâtre Mansart (Dijon)
ARTCENA est l'invité de cette journée de travail organisée par la compagnie La Dame du Premier et propose une sélection de textes lauréats de l'Aide à la création, que les participants découvrent lors de lectures "à chaud" comme dans un laboratoire.
- On a égorgé les lapins de Marine Bedon
La quiétude d’un petit village est troublée par un massacre répété de lapins. Tou.te.s les habitant.e.s sont touché.e.s, de près ou de loin, par cette « histoire de lapins », qui est dans toutes les bouches.
Sur la place du village et à la table de la cuisine, on se demande : qui a bien pu faire le coup ? Des chiens errants, des jaloux.ses, des jeunes désœuvré.e.s, un.e écoterroriste, un paysan aguerri et las, un psychopathe en herbe, une étrangère, un ancien combattant ? Le maire tient les comptes, et sent panique et méfiance croître dans son village. En toile de fond, Pascal, assassin de chats, donne son analyse de militant écologiste, de derrière ses barreaux. Des gendarmes sont missionnés, mais semblent incapables d’apaiser cette situation qui s’enlise, révélant la fracture entre ville et campagne, et entre les générations. - Le dernier syrien de Malena Perrot et Omar Youssef Souleimane
Syrie, été-hiver 2011.
"Joséphine", jeune alaouite militante, réunit chez elle clandestinement un groupe d’étudiants pour partager leurs espoirs, leurs rêves, leurs visions de l’avenir à ce moment où tout semble possible.
Alors que Ben Ali et Moubarak viennent de tomber en Tunisie et en Egypte, et que les manifestations pacifiques se multiplient un peu partout en Syrie malgré la répression féroce, tous partagent cette impression que le cri de liberté poussé contre le régime de Bachar Al-Assad, après quarante ans de silence et de peur, est un miracle plus puissant que celui du prophète.
Se joue alors une partition amoureuse. Youssef et Mohammad. Youssef et Joséphine. Khalil et Joséphine.
Homosexualité et tradition, civilisation et oppression, sentiments et loyautés s’opposent et se croisent, jusqu’au drame qui balaie les destins et un pays tout entier…
- Le cercle autour du soleil de Rolland Schimmelpfennig, traduit par Robin Ormond
Un festin ou un vernissage, peut-être aussi l’inauguration d’un bar – ou peut-être est-ce simplement une fête dans la maison de quelqu’un ? Quelqu’un fête peut-être son anniversaire ou bien peut-être que quelqu’un a réussi ses examens ? On est très à l’étroit ici, c’est trop rempli, bien trop rempli, on arrive à peine à traverser le couloir, on atteint à peine la cuisine, quelqu’un tousse, quelqu’un dit, depuis des semaines je n’arrive pas à me débarrasser de ce rhume, quelqu’un tient un discours, quelqu’un sourit secrètement à quelqu’un d’autre, deux autres personnes s’embrassent pour la dernière fois, deux autres encore s’embrassent pour la première fois, quelqu’un attend un appel, quelqu’un pleure, quelqu’un rit, quelqu’un chante une chanson, tous chantent une chanson. Il fera bientôt jour. Déjà ? En effet, le soleil se lève.
Oui ? Non ? Et soudain tout est différent. Comme si une ombre s’était glissée devant le soleil. - Luna ou leurs blasphèmes de Aymeric Mourrad
« Je déteste la religion, le Coran, il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam, c'est de la merde, c'est ce que je pense, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir. »
Voilà ce qu’a répondu Mila à un homme qui l’insultait en invoquant Allah.
Depuis, la jeune lycéenne est sous protection policière. Menacée de mort, poursuivie par une meute en roue libre qui vomit d’ignobles fatwas, elle est amputée de toute vie sociale et reste à l’isolement.
Cet évènement, dont il convient de prendre la mesure, m’a inspiré Luna.
Comment est-il possible que des individus qui sont allés à l’école de la République ignorent que la liberté d’expression n’offre pas licence d’inciter au meurtre ? Que la critique des opinions et des doctrines, y compris religieuses, est libre et que le délit de blasphème n’existe plus en France ? Demain, combien d’autres victimes pour des raisons aussi ineptes ? N’est-il pas vital d’armer les esprits et les cœurs ?