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  • Ouvrir des pistes de réflexions
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Date de publication07 juin 2022

Artistes et imaginaires écologiques

par Margaux Coratte
Arts de la rue Cirque Théâtre
RENCONTRE

Le 11 avril 2022, la SACD et ARTCENA rassemblaient des artistes autour des « Artistes et imaginaires écologiques » 3e étape du cycle « L'écologie de la création en question ». Après avoir évoqué l'écosystème du spectacle vivant, fragilisé par le déséquilibre chronique entre production et diffusion, puis son impact environnemental et les pistes concrètes pour développer des activités éco-responsables, le débat porte ici sur la façon dont les artistes se saisissent des enjeux écologiques à travers leurs créations, dont ils permettent, par l'intelligence sensible, de penser, de témoigner, de représenter cette crise du vivant, et, peut-être, de réinventer le monde.

En introduction de cette table ronde, Gwénola David constate l'écart entre la profusion des informations, études, discours consacrés à l'écologie et le peu d'actions concrètes mises en œuvre dans le secteur culture. Pourquoi les idées et leur partage ne déclenchent-ils pas l'action ? Est-ce la manifestation d'une « crise de la sensibilité », pour reprendre l'expression du philosophe Baptiste Morizot ? Et si oui, quel peut-être le rôle des artistes ?

Une explication possible à cette disproportion notoire serait peut-être à chercher du côté du terme même d'« écologie » qui, étymologiquement, signifie le « discours sur ce qui nous entoure » (du grec oikos, milieu, et logos, discours). Or, l'urgence des changements climatiques nous contraint à ne plus seulement parler d'écologie, mais bien à agir. C’est pourquoi, Julie Sermon, dans son essai Morts ou vifs – Contribution à une écologie pratique, théorique et sensible des arts vivants (2021), préfère parler d'écosophie, un concept que le philosophe norvégien Arne Naess a inventé en 1960 (étymologiquement, la sagesse du monde qui nous entoure) afin de renverser la vision anthropocentriste qu'entretiennent les êtres humains avec le monde du vivant. Dans son essai, l'universitaire s’interroge sur les moyens d'action des arts vivants en matière d'éco-responsabilité.

Les intervenants du débats, de gauche à droite : David Wahl, Julie Sermon, Gwénola David, Frédérique Aït-Touati, Valérie Baran. © ARTCENA

 

Le théâtre, un art du vivant ?

À bien des égards, explique Julie Sermon, le théâtre pourrait laisser penser qu'il est un lieu éloigné des enjeux écologiques puisqu'il repose, en occident, sur le dispositif de la boîte noire et qu'il reste encore très fortement imprégné du modèle grec aristotélicien. De manière générale, l'art occidental s'est défini au fil des siècles comme une activité en rupture avec le monde naturel. Cette opposition nature/culture s'observe partout dans nos sociétés modernes, où les êtres humains considèrent d'abord le monde naturel comme un ensemble de ressources exploitables. C'est d'ailleurs pour cette raison que Philippe Descola, dans son ouvrage Par-delà nature et culture (2005), affirme que la nature n'existe pas en tant que telle, mais qu'elle est un concept inventé pour conforter la distanciation des êtres humains vis-à-vis de l'ensemble des non-humains. En ce qu'il est l'endroit privilégié des passions humaines, le théâtre se fait le miroir d'une vision anthropocentriste dont les prémices remontent à l'Antiquité. Et pourtant, dans le courant de l'éveil des consciences, et nourri de la pensée écocritique, le théâtre interroge à son endroit son regard sur le monde et nous pousse à nous demander ce qu'il y a de propre chez lui qui puisse nous permettre de se saisir des enjeux écologiques.

Selon Frédérique Aït Touati, il y a deux voies par lesquelles le théâtre peut s'engager : d’abord parce qu'il est le lieu de l'action (du drama), il peut se poser la question de l'agir. Ensuite, parce qu'en tant qu'espace, il invite à la réflexion autour de l'habitabilité d'un milieu. Avec le philosophe et anthropologue Bruno Latour, la chercheuse met en scène des conférences-performances, dans lesquelles le scientifique se mêle à l'artistique. Ensemble, ils cherchent à comprendre comment l'écologie bouleverse les représentations esthétiques et peut renverser le rapport de force de l'humain avec la nature. Ainsi leur trilogie terrestre avec Inside (2018), Moving Earths (2019) et Viral (2020) questionne notre rapport à la planète et notre manière de l'habiter.

L'écologie, une nouvelle esthétique ?

Frédérique Aït Touati affirme que la crise climatique nous pousse à reconsidérer nos visions sur le monde, et par le même temps entraîne sur son sillon la création de nouvelles formes artistiques. Elle cite en exemple la catégorie esthétique du sublime, intrinsèque à l'idée d'une force naturelle supérieure à l'Homme, qui de fait tend à être redéfinie aujourd'hui par les enjeux écologiques ; les êtres humains ne peuvent plus se penser comme dominants ou comme « en dehors » de la nature, mais doivent se penser comme faisant partie d'elle, régis par elle, et ainsi le sublime prend une tout autre dimension dans laquelle l'humain n’est pas exclu. Il est possible, ajoute-t-elle, que nous soyons en train de vivre un changement de paradigme et un changement de cosmologie, c'est-à-dire une redéfinition complète de toutes nos perceptions du fonctionnement de notre univers. Auquel cas, les arts ne sauraient y rester hermétiques.

Toutefois, certaines formes artistiques n'ont pas attendu notre siècle pour s'emparer de ces enjeux : Valérie Baran rappelle que le Nô, théâtre traditionnel japonais a toujours intégré très fortement la nature dans ses créations, faisant de l'arbre l'emblème de la résistance aux différentes catastrophes subie par le Japon.

Ouvrir des pistes de réflexions

Julie Sermon indique que, dans son essai Les Affects de la politique (2017), Frédéric Lordon reprend l'idée spinoziste selon laquelle une idée ne peut à elle seule provoquer une action ou une émotion. Il rappelle que les passions tristes affaiblissent notre puissance d'agir, tandis que les passions joyeuses les augmentent. Par ailleurs, les idées politiques en soi ne suffisent jamais à déclencher une action, étant entendu que si l'individu n'est pas touché personnellement, il n'agit pas. Lordon affirme alors la puissance d'affectation des arts, qui nous permettent de vivre des émotions et de renouer avec la fonction de la catharsis. À cet égard, David Wahl ajoute que le théâtre n'est pas le lieu de réponses mais bien de questionnements. Il serait illusoire de penser que ce dernier peut transformer le monde, mais il peut toutefois engager des réflexions communes. L'éveil écologique du metteur en scène et auteur d'Histoire de fouilles (2018) est parti de la rencontre avec un sujet, une personne ou un animal : c'est donc d'abord par le prisme de l'émotion que son envie d'agir est née.

Par ailleurs, tous les intervenants du débat soulignent l'importance de tisser des liens entre le théâtre et les champs scientifique, philosophique et politique. Pour donner naissance à ses créations, David Wahl fait appel à des chercheurs et des spécialistes du monde du vivant, leur demandant de lui apporter leur expertise, ce qui lui permet d'enrichir sa réflexion et de nourrir ses pièces. Ainsi, le metteur en scène a collaboré avec un designer engagé dans l'éco-conception pour son spectacle Histoire de fouilles, avec des océanographes pour La Visite curieuse et secrète (2019), ou encore des spécialistes de la radioactivité pour Le Sale discours (2021).

Le spectacle vivant aujourd'hui peut donc jouer un rôle important de lieu de réflexion commune. Le Festival de théâtre Les Anthroposcènes, dirigé par Valérie Baran, offre une programmation riche de réflexions autour de l'empreinte de l'homme sur son environnement, en multipliant les formes, les genres et les discours. Ainsi peut-on aussi bien y trouver des spectacles immersifs que des conférences, des cérémonies, des expositions et même… des vaudevilles.

Les intervenants du débat :

  • Frédérique Aït Touati, metteuse en scène et chercheuse au CNRS
  • Valérie Baran, Directrice Le Tangram, scène nationale Evreux-Louviers, directrice du Festival Les Anthropocènes
  • Julie Sermon, professeure en histoire et esthétique du théâtre contemporain (Université Lyon 2) et co-directrice du laboratoire Passage XX-XXIe siècle
  • David Wahl, auteur et interprète (Incipit Prod), metteur en scène

Pour aller plus loin :

Frédérique Aït-Touati / Aménager une nouvelle façon de penser et d’habiter le monde

La metteuse en scène Frédérique Aït-Touati se consacre depuis plusieurs spectacles aux imaginaires scientifiques et écologiques en scène.  Dans cet entretien mené par Catherine Robert, elle revient sur la trilogie de conférences performances qu'elle a créé avec Bruno Latour, et elle raconte comment les enjeux écologiques viennent nourrir son travail de mise en scène. 

En savoir plus

Ressources

Bibliographie
  • Aït-Touati Frédérique. Coccia Emanuele. Le Cri de Gaïa. Penser la Terre avec Bruno Latour, Éditions La Découverte, 2021.
  • Descola Philippe. Par-Delà nature et culture, Éditions Gallimard, 2005.
  • Lordon, Frédéric. Les Affects de la politique, Éditions du Seuil, 2016.
  • Sermon Julie. Morts ou vifs. Contribution à une écologie pratique, théorique et sensible des arts vivants, Paris : éd. B42, coll. "Culture", 2021. 2021.
  • Sermon Julie. Théâtre et écologie : changement d'échelle ou de paradigme ?. Colloque "Les changements d’échelle : les arts et la théorie confrontés au réel" dans le cadre des Entretiens Jacques Cartier 2017, Université du Québec à Montréal; ENS Lyon; CERILAC, Oct 2017, Montréal, Canada.
Dossiers artistiques
  • Histoire de fouilles (2018) de David Wahl
  • Le Sale discours (2021) de David Wahl

 

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