Après la création de « La figure du gisant » à l’abbaye de Cluny et « La figure du baiser » au domaine du Palais-Royal, Monuments en mouvement et Nathalie Pernette finalisent la construction du triptyque Une pierre presque immobile et présentent « La figure de l’érosion » au Panthéon les 11 et 12 mai 2019. Un moment propice à la rêverie et à la contemplation ; une lente évolution en mouvement pour une seule hypothèse finale : la disparition.
Une Pierre presque immobile est un projet de triptyque inspiré par diverses formes de statuaires (les gisants et tombeaux, la statuaire érotique ou commémorative). Ce cycle, qui rassemble une tribu de quatre à six danseurs professionnels, préparés au cours de stages menés par les danseurs et chorégraphe de la compagnie, dans le respect des corps et des personnes, comme dans un souci permanent d'appel aux imaginaires de chacun.
La Figure de l'érosion, c'est un mouvement imperceptible, une lente érosion fascinante....
Le désir chorégraphique est ici de s'emparer de cette idée de désagrégation : une fonte progressive, construite au ralenti, mais aussi des fragments de corps, de matière qui se détachent, lâchent sous l'action du soleil ou de la pluie.
De manière fluide ou chaotique, l'idée est de transformer une image initiale, empruntée à une statue in situ, pour voyager d'une silhouette à une autre, de Jeanne d'Arc au poilu, de la veuve éplorée au fier savant, reliant ainsi diverses figures arrêtées riches d'évocations.
Cette chorégraphie de l’effacement croise une musique conçue comme une vaste fresque en partie disparue, ou abîmée. Recherche d’une ligne musicale fascinante, composée d’une succession et superposition de nappes sonores aux résonances physiques (sensation de vertige, de rêve) et historiques (brides de discours voilés, mémoires sonores de diverses époques). Il s’agit aussi de rapprocher l’oreille du spectateur de l’action dansée en lui faisant goûter aux accidents de la matière (frottements, craquements et autres éléments d’une musique bruitiste), combinant ainsi dans un parfait grand écart, l’immensité de l’histoire et la proximité de la peau…