À l'occasion du Festival La Mousson d'été 2022, découvrez la lecture du texte « La sœur de Jésus-Christ » de Oscar de Summa, dont la traduction en français par Federica Martucci a reçu l'Aide à la création d'ARTCENA. Lecture par Alex Lutz, avec le regard artistique de Véronique Bellegarde. Musique de Philippe Thibault.
Maria est une jeune fille qui vit dans la campagne environnant un village du sud de l’Italie avec sa famille, père, mère, grand-mère, sans oublier le frère, Simone, surnommé Jésus-Christ en raison de sa ressemblance avec ce dernier, ressemblance qui lui confère l’honneur de jouer le rôle du Christ lors de la Passion vivante du vendredi saint.
Un jour, Maria s’empare du pistolet Smith & Wesson qui végète dans le buffet de la cuisine familiale, vérifie qu’il est chargé et quitte la maison, l’arme à la main. Elle marche vers le village d’un pas sûr puis le traverse vers une destination tout d’abord inconnue. On devine en elle colère et détermination mais, à aucun moment, Maria ne prendra la parole. Au fil de son avancée, sa motivation et sa destination se précisent : elle se rend chez Angelo le Couillon (les surnoms dans ce village-là ne sont pas le fruit du hasard), le jeune homme qui la veille lui a fait violence. La rumeur se propage, dans une ambiance western, comme dans un long plan séquence, Maria avance imperturbable croisant sur son chemin les figures majeures du village qui s’inquiètent de la détermination de la jeune fille armée. Certains l’encouragent, d’autres veulent la dissuader, mais rien ni personne ne semble pouvoir l’arrêter, lui faire lâcher son arme, pas même sa famille, pas même les forces de l’ordre. Elle finit par entrer dans le magasin de Angelo le Couillon. Face à lui qui lui parle, elle continue à se taire.
De l’extérieur, on entend un coup de feu.