À la suite de l’interdiction de la Préfecture de Police pour trouble à l’ordre public la veille de la montée en corniches à Paris en mai 2015, les Regardeurs et Art’R ont été contraints de rester au sol. Ils ont tout de même œuvré pendant 5 jours et ont invité poétiquement la population à observer l’état actuel du monde artistique : une chaise vide. Le film « Une interdiction contemporaine » retrace cette expérience.
Artiste placé en situation de vertige, le Regardeur scrute la ville depuis ses sommets.
Marquant le grand corps urbain comme une aiguille d’acupuncteur, il ausculte les flux énergétiques des cités.
Sans rendez-vous annoncé, la rencontre avec un Regardeur est stupéfiante, elle métamorphose le spectateur en « Regardeur d’en bas » devenant alors ensemble et simultanément « Les Regardeurs ».
Il tombe parfois des mains des Regardeurs d’en haut une feuille volante qui contient une question essentielle à l’encre fraîche sur ce face-à-face exceptionnel. Ces questions volantes interrogent délicatement nos postures personnelles sur le quotidien de la vie.
La veille de leur apparition sur les toits des Orgues de Flandre, Paris 19e, les Regardeurs sont forcés de garder les pieds au rez-de-chaussée. Ils devaient se livrer à leurs « tombées d'écriture » du haut des gratte ciel. Cloués au sol, ils écriront leurs questions d'en bas et étiquetteront leurs « feuilles volantes » aux arbres du square.
Ils seront là 5 jours, comme prévu.
La semaine suivante, les Regardeurs retrouveront leurs corniches du monde, à 300m à vol d'oiseau, à Aubervilliers. Et un an après l’interdiction, les Regardeurs reprendront le chemin des corniches des toits des Orgues de Flandre.