Cécile Backès met en scène le texte écrit par Jean-Paul Wenzel avec Bernard Bloch, dans lequel se mêlent archéologie autobiographique et fiction. Une partition au suspense prenant et un beau travail scénique. Spectacle enregistré au Carreau, scène nationale de Forbach et de l'Est mosellan en 2010.
En 1944, Wilhelm Klutz, un soldat allemand, prend l’identité d’un soldat français, Louis Duteil, pour épouser une Française, Odette Garnier. A la libération, Henri Duteil part à la recherche de son frère Louis dont on est sans nouvelles. En 1982, Jean, le fils d’Odette et de Wilhelm, tente de retrouver son père.
Quatre voix, en brèves séquences, celles d’Henri, de Wilhelm, d’Odette et de Jean. Multiplication-succession instantanée des points de vue, des préoccupations. Dispersion-éclatement de la chronologie et des lieux : hier et aujourd’hui, la France et l’Allemagne.
La pièce est poursuite, enquête, quête haletantes. Elle est oratorio dans la polyphonie de ses voix contrastées qui résonnent parfois dans l’autre langue, l’allemand paternel. Confronté au patchwork de ces vies-là, exemplaires de notre temps, le spectateur s’interroge sur ses origines, son identité, les hasards qui président aux existences, la conjugaison des bouleversements collectifs et des cheminements individuels, le poids de la faute et la rédemption.