Lundi 9 juillet 2018, Festival d’Avignon, premier débat de la Semaine professionnelle animé par La Scène au Cloître Saint-Louis. Au centre de toutes les discussions, le Pass Culture, à propos duquel les intervenants ont pu donner leurs avis et impressions.
Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, largement inspirée par l’expérience italienne « bonus cultura » de 2016, le Pass Culture entre en phase de test auprès de 400 jeunes volontaires dans cinq départements. Un budget de 500 M€ par an financé à 20% par l’État et à 80% par le secteur privé. Concrètement, l’opération se présente sous la forme d’une application mobile qui permet aux jeunes de 18 ans de profiter, à hauteur de 500 €, de l’offre culturelle de proximité : concerts, expositions, théâtre, cinéma, cours de pratiques artistiques, activités de tourisme culturels, achats de livres, films et jeux vidéo, abonnement aux plateformes de contenus culturels en ligne.
Un algorithme et la géolocalisation peuvent-ils motiver les jeunes à modifier leurs habitudes pour aller vers l’inconnu plutôt que de suivre une offre culturelle familière ? Cette opération est-elle adaptée pour servir le spectacles vivant et accroître la fréquentation des salles de théâtre ? Le budget que représente le lancement et la mise en place de ce dispositif ne limite-t-il pas celui alloué à l’éducation artistique et culturelle des jeunes générations ?
Les intervenants du débat étaient invités à répondre à la question de savoir si ce « GPS de la culture » élaboré par une « start-up d’État » est en mesure de répondre à une véritable politique d’ouverture culturelle et comment les professionnels peuvent s’en emparer.