Aide à la création (automne 2007)
Hans Henny Jahnn se tient à l'écart depuis toujours. Il appartient au royaume secret d'une littérature allemande inofficielle, «un royaume de princes inconnus et sans courrones» déclarait Klaus Mann. Jahnn, né en 1894, féminisera l'un de ses noms de baptême, Henry, en Henny, pour marquer qu'il se sent à la fois homme et femme. Mais surtout, toute sa vie sera marquée par la mort d'un frère aîné qu'il considérait comme son double. Il trouvera un frère jumeaux en la personne de Friedel Harms. En août 1914, fuyant la guerre, les deux amis s'embarquent pour la Norvège. Dans ce paysage de montagnes et de Fjords, Jahnn écrit sa tragédie «Pasteur Ephraïm Magnus» qui obtient en 1920 le prix Kleist. La pièce est montée en 1923 par Brecht, qui déclarera que la scène du début est l'un des grands monologues de la littérature mondiale. Revenu en Allemagne en 1918, Jahnn fonde la «communauté de foi Ugrino», qui ne subsistera que jusqu'en 1925. Excellent facteur d'orgue, l'un des meilleurs de son époque, il fonde un mouvement prônant le retour aux instruments d'époque. En 1925, il écrit Médée, qui est créé l'année suivante à Berlin puis à Hambourg. En 1929 paraît «Perrudja», un des grands romans du XXe siècle, salué entre autres par Döblin et par Klaus Mann. Pour prendre ses distances avec l'Allemagen nazie, il s'établit en 1933 dans une ferme sur l'île de Bronholm où il fait des recherches autement originales dans le domaine de la biologie. C'est là qu'il rédige son chef d'oeuvre romanesque, la trilogie «Fleuve sans Rives» [Le Navire de Bois - Les Cahiers de Gustav Anias Horn - Epilogue], et «Pauvre, Riche, Homme et Bête, son chef d'oeuvre dramatique. Après la guerre, de retour en Allemagne, il s'engage dans une lutte épuisante pour la défense de la nature et contre les armements chimiques et atomiques. Il meurt le 29 novembre 1959 à Hambourg.
Dernière mise à jour : 18/2/2016