Aide à la création - Cat. TEXTE DRAMATIQUE (automne 2008)
Théâtrales
[Théâtrales Jeunesse]
2010
L'idée ici est simple (mais révolutionnaire), c'est de dérouler une journée, du matin au soir, plus exactement du noir au noir, de celui qui précède l'éveil à celui qui précède les rêves. Plonger dans ce passage du temps parfaitement ordinaire et prodigieusement précieux qui scande nos excellentes vies terriennes... Même si l'incessante répétition peut en gommer l'originalité, la journée est tout de même l'unité de temps inventée par le cosmos pour réguler notre monde. Ce n'est pas rien. Respect ! La courbe du soleil dans le ciel : respect ! La courbe de la lune dans la nuit : respect ! Ce ne sont pas des danses immatérielles, pour la beauté du décor, de simples plongeons esthétiques, ce sont nos pulsations. Mais il est vrai que leur suspension dans le ciel, pratiquement irréelle (les planètes, les étoiles n'ont pas d'ailes), a tendance à nous configurer l'éternité elle-même. Et que peut-on faire face à l'infini sinon détourner les yeux pour s'occuper de nos petites affaires en cours ? Question de vertige. Entre l'astronomique et l'intime, il est peut-être logique de rechercher naturellement l'échelle de nos pas sur le sol, afin de ne pas dégringoler, métaphysiquement.
Mais la particularité de la journée avant tout, sa puissance, est qu'elle incarne le présent. De chaque côté, en dehors de ses frontières naturelles, on trouve les souvenirs ou l'imaginaire, qui en sont les émanations parfaites : passé et avenir, souvenirs et désirs. La journée est ce qui permet au temps de se construire un corps. C'est la graine perpétuelle.