Aide à la création - Cat. DRAMATURGIE PLURIELLE (automne 2014)
« Déplier une pensée de Spinoza pour la confronter à l’épreuve du plateau, tel est l’enjeu de la nouvelle aventure théâtrale conçue et mise en scène par Denis Guénoun avec la complicité de Stanislas Roquette. On y découvre alors que le corps et l’esprit ne seraient pas si éloignés l’un de l’autre. « Que peut un corps ? » Cette question posée par Spinoza dans L’Éthique ouvre un champ d’investigation presque vertigineux. Le corps présente la particularité d’être ce qui nous est le plus familier et, pourtant, il nous échappe de bien des façons. Cette dimension troublante du corps, à la fois énigme et évidence, Denis Guénoun la déploie dans l’espace du plateau, la confronte aux contraintes de la scène pour mieux l’appréhender. Le théâtre est donc appelé à jouer un rôle de révélateur. Fruit d’une investigation au carrefour de la philosophie et du théâtre, Aux corps prochains s’est construit par étapes. « Le Corps lui-même, par les seules lois de sa nature, peut bien des choses qui font l’admiration de son Esprit », écrit Spinoza. Marcher ou se tenir debout sont des choses qui ne vont pas de soi, pour peu qu’on y réfléchisse. Sans oublier la voix, capable non seulement de parler mais aussi de chanter. Après Artaud-Barrault et Qu’est-ce que le temps ?, spectacle réalisé d’après Les Confessions de saint Augustin, cette nouvelle création, conçue par Denis Guénoun et Stanislas Roquette explore, peut-être, à travers cette réflexion, ce qu’il y a de plus mystérieux dans l’être humain, et qui paradoxalement se présente en permanence sous nos yeux : à savoir, l’ordinaire d’un corps, qui bouge et fait du bruit. Quant à la notion de « corps prochains », évoquée dans le titre, elle rappelle à la fois l’imminence du geste, mais aussi la proximité de l’autre. »
Personnage(s)
- femme(s) : 3
- homme(s) : 3