Ce chiffre atteint le plus haut niveau jamais enregistré.
Dans son rapport annuel sur les collectes mondiales, la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac), qui regroupe 225 membres répartis dans 116 pays, révèle qu’en 2022 les droits collectés s’établissent à 12,1 Md€ : soit une augmentation record de 26,7% par rapport à 2021 (19,8% par rapport à 2019, avant la crise). « Cette forte progression s’explique par la solide reprise mondiale du secteur du live et des exécutions publiques après la pandémie, associée au maintien d’une croissance robuste des revenus du numérique », explique-t-elle, ajoutant que « les collectes mondiales ont atteint le plus haut niveau jamais enregistré ».
Seconde information majeure : l’importance prise par les revenus issus du numérique, qui constituent 35% des collectes mondiales, soit deux fois plus qu’en 2018. Les droits générés par l’utilisation en ligne des œuvres s’établissent à 4,2 Md€ : + 33,5 % par rapport à 2021 (3,12 Md€) et + 50% par rapport à 2019 (2,09 Md€). « Pour la première fois, le numérique devient la principale source de revenus des créateurs », note le rapport. Un constat que le directeur général de la Cisac, Gadi Oron, tient toutefois à modérer. Tout en y voyant « un tournant majeur pour notre secteur », il estime que ces revenus « restent insuffisants pour la grande majorité des créateurs ». « Bien que les collectes liées au streaming aient doublé en cinq ans, le compte n’y est toujours pas pour les millions de créateurs représentés par les sociétés membres de la Cisac en termes de droits d’auteur », fait-il valoir.
Si tous les répertoires ont connu une croissance en 2022, le répertoire dramatique – particulièrement affecté par les restrictions sanitaires – est celui qui affiche la plus forte, avec une augmentation des collectes de 89,4%, à 169 M€. « Néanmoins, c’est le seul dont les revenus restent inférieurs au niveau de 2019 », tempère la Cisac. Avec 57 M€ de droits collectés (+ 144,6% en 2022), la France est le premier pays contributeur du répertoire dramatique, devant l’Italie (51 M€).
Sur le plan mondial enfin, la France conserve son deuxième rang, avec 1,7 Md€ de collectes de droits (+ 25,3 % par rapport à 2019), derrière les États-Unis (2,6 Md€, soit + 33,3 % au regard de 2019) et devant le Royaume-Uni (1, 08 Md€, + 32,4 %). L’Italie (568 M€, soit – 6,2%) et le Japon (849 M€, soit – 4,1 %) sont les deux seules nations à accuser un recul par rapport à 2019.