Jonathan Mallard et Alice Carré sont les invités de cette première édition qui se déroule jusqu’au 23 mai.
En prenant la direction du Théâtre Gérard Philipe-Centre dramatique national de Saint-Denis, Julie Deliquet a souhaité accorder une place importante à la jeunesse, aussi bien dans les salles, les ateliers de pratique amateur, que sur les plateaux. Il lui apparaissait donc naturel de consacrer un temps fort à l’émergence, question qui la passionne depuis toujours et que le contexte post-crise sanitaire rend encore plus prégnante aujourd’hui. « Lors du mouvement d’occupation des théâtres, les jeunes artistes ont exprimé une grande souffrance et un sentiment d’isolement. Notre responsabilité, en tant que Centre dramatique national, est de les accompagner dans ces premiers gestes qui fondent un parcours », explique Julie Deliquet, personnellement reconnaissante envers les lieux qui lui ont permis de bâtir sa trajectoire artistique. Lauréate voici plusieurs années du concours Jeunes metteurs en scène du Théâtre 13 puis sélectionnée au Festival Impatience, la directrice du TGP aurait pu s’inspirer de ces manifestations pour imaginer un événement. Refusant toutefois « d’entrer dans un système qui met les projets dans une forme de concurrence », elle défend avec « Premiers printemps » un tout autre choix : valoriser la jeune création certes, mais en l’intégrant pleinement à la programmation, aux côtés de talents plus confirmés.
Chaque année, deux spectacles, l’un porté par une femme, le second par un homme (et sur les deux, un émanant d’une compagnie établie sur le territoire) seront coproduits par le CDN et bénéficieront d’une série de cinq représentations. Lors de cette première édition, les publics découvriront Les Îles singulières (d’après Le Sel, de Jean-Baptiste Del Amo) mis en scène par Jonathan Mallard, du 12 au 16 mai, puis Brazza-Ouidah-Saint-Denis, écrit et mis en scène par Alice Carré, du 19 au 23 mai. « À l’instar d’autres projets, je les ai retenus sur des critères éminemment artistiques, en fonction de la couleur que je voulais donner à la saison », souligne Julie Deliquet. Grâce à « Premiers printemps », la directrice du TGP se dit en outre ravie de pouvoir continuer à collaborer avec des écoles d’art dramatique (Jonathan Mallard sort de l’École de la Comédie de Saint-Étienne et l’un des metteurs en scène programmés l’an prochain a suivi la Classe préparatoire de la MC 93) mais aussi à accueillir des artistes issus de formations très différentes.