Quatre textes lauréats de l'Aide à la création sont mis à l'honneur des Lundis en coulisses, journée de travail organisée par le Théâtre Narration pour des lectures le lundi 31 janvier de 10h à 18h au Théâtre Nouvelle Génération à Lyon : L'Inhabitante de Leila Cassar, Traverser la cendre de Michel Simonot, Submerger le paradis de Thomas Köck, traduit par Marina Skalova et Sit Jikaer (ou la peine perdue) de Grégoire Vauquois.
Quatre textes lauréats de l'Aide à la création sont au programme de Lundis en coulisse, journée de travail organisée par le Théâtre Narration le lundi 31 janvier prochain au Théâtre Nouvelle Génération à Lyon.
- L'Inhabitante de Leila Cassar
Cette pièce évoque la transformation d’un quartier, le quartier Confluences, à Lyon, par le processus de gentrification. Ou plutôt, il évoque la trajectoire du personnage de Jules, depuis sa fuite de l’appartement HBM qu’elle partage avec sa mère jusqu’à un endroit à l'abandon où elle devient zonarde, et celles, parallèles, de sa mère, Denise, de sa fille, Louison, et de son amante, Suzanne. A travers ces existences, le texte questionne l’habitable, l’enracinement et la fuite, l’héritage et l’errance féminine. - Traverser la cendre de Michel Simonot
Après l'extermination: comment parler pour le mort, porter sa parole, lui donner les mots ? Le mort peut-il dire je et prendre sa part du récit de sa propre mort ? ll faut déterrer les mots pour espérer demeurer vivant. Le mort, le témoin, l'acteur ou l'actrice doivent affronter l'Histoire, l'histoire et, surtout, la nudité des faits.
- Submerger le paradis de Thomas Köck, traduit par Marina Skalova
A travers l'entrelacement de quatre fils temporels et narratifs, ou plutôt poético-dramatiques, l’auteur donne à voir l’expansion capitaliste au 19e siècle et son déclin contemporain. En 1890, le jeune architecte allemand Felix Nachtigal se rend à Manaos au Brésil, où il s’apprête à édifier le premier opéra de la forêt amazonienne. Une construction rendue possible grâce au marché mondial florissant du caoutchouc, extrait de la forêt amazonienne, avec des conséquences dévastatrices sur la population indigène. Cent ans plus tard, au milieu des années 1990, un «tableau vivant de la modernité tardive» : une famille composée d’un père, d’une mère, d’une fille, d’un grand-père et d’une grand-mère. Le père tient un garage, il est l’un de ces auto-entrepreneurs au bord de la faillite qui a suivi les promesses de l’économie libérale et paie le prix fort pour son indépendance. La fille, une danseuse contemporaine jonglant avec les contrats courts, incarne la précarité propre à l'industrie culturelle. Entre ces scènes, un « déluge de matériaux » déferle, une noyade poétique entrechoquant références, figures et citations hétéroclites, emportant les promesses de l’économie de marché et ses protagonistes. Un prologue et un épilogue post-apocalyptiques donnant la parole à deux "post-parques", seules survivantes de l’effondrement de notre civilisation, complètent le tableau. - Sit Jikaer (ou la peine perdue) de Grégoire Vauquois
Bajgar est un jeune homme mélancolique au chômage qui passe le plus clair de son temps dans le magasin de musique de Marinette, jeune femme énigmatique qui œuvre, dans le secret, à le sortir de sa léthargie. En effet, face à la violence du monde qui le tétanise, Bajgar s’oublie et se fond dans les chansons punk des Sex Pistols, ces icônes de la subversions et de l’irrévérence qui lui donnent l’espoir que les choses peuvent encore changer. Pendant ce temps, une femme qu’on appelle Sit Jikaer provoque une émeute dans une salle de classe de CM2, sauve l’humanité d’une troisième guerre mondiale, enflamme les universités avec ses discours anarchistes et parcours la planète avec son groupe de punk-rock révolutionnaire.