D’autres facteurs influent sur l’empreinte carbone. Tout d’abord, la présence ou non d’un camping sur site. « Les émissions moyennes associées à la production de déchets, à la consommation d’eau, de nourriture et de boissons doublent pour des événements disposant d’un camping. Pour ceux qui n’en possèdent pas, ces impacts seraient déviés vers les hôtels, maisons ou autres hébergements et restaurants, par exemple », note l’étude. Les émissions moyennes dues à la consommation d’énergie sont aussi trois fois supérieures à celles des événements basés en zone urbaine, sans camping, qui peuvent plus facilement avoir accès au réseau électrique. En matière de déplacements des spectateurs, des nuances doivent être apportées. En effet, bien que les festivals établis en ruralité et proposant un camping nécessitent de parcourir une distance plus importante, leurs visiteurs sont moins susceptibles de se déplacer durant son déroulement. À l’inverse, les événements urbains dépourvus de camping offrent généralement un meilleur accès aux transports publics et bénéficient d’une plus grande proximité avec des publics potentiels, mais connaissent aussi une proportion plus élevée de visiteurs occasionnels (durant une journée), ce qui est de nature à accroître les émissions moyennes relatives aux déplacements. La dimension de la manifestation, d’autre part, n’est pas sans conséquence. On observe que les émissions qui concernent le public (déplacement, nourriture et boissons consommées, déchets, traitement de l’eau…) ainsi que celles ayant trait à la production, à la présence de fournisseurs et de commerçants, augmentent sensiblement pour les événements de grande envergure.
En conclusion, les auteurs de l’étude estiment que même si la mobilité douce des publics demeure une priorité, les organisateurs de festivals peuvent cibler d’autres postes dont ils ont, en outre, davantage la maîtrise : choix de la nourriture et des boissons, programmation des artistes, sélection des commerçants, des producteurs, du matériel, des sponsors... De telles démarches permettraient de réduire encore l’empreinte moyenne constatée par festivalier et par jour – 11 kg d’équivalent CO2. Celle-ci est certes inférieure à l’empreinte quotidienne moyenne d’une personne vivant en Europe et au Royaume-Uni, mais encore loin de l’objectif « zéro émission nette » fixé à l’échelle planétaire pour 2050. Enfin, A Greener Future tient à souligner que tout en étant très utile, le calcul de l’empreinte carbone ne fournit pas d’informations sur des impacts environnementaux tels que l’épuisement des ressources, la perturbation de l’habitat, la déforestation, la pollution sonore et lumineuse, ou encore celle de l’air et de l’eau. C’est pourquoi elle encourage vivement des évaluations sur la préservation de la biodiversité.