Avec pas moins de vingt pièces à son actif, le metteur en scène originaire de Sartrouville s’impose dans le paysage théâtral avec une œuvre éclectique et déroutante. De l’écriture au plateau aux récits palpitants, en passant par des créations pour le jeune public, son travail mélange les genres et les univers. Mise au point sur un créateur en réinvention permanente.
Voilà un artiste étrangement imprévisible ; une question de goût et de désir. Thomas Quillardet aime le changement, il en a même fait sa marque de fabrique. Le jeune homme a fait ses débuts avec des mises en scène délirantes de Valère Novarina et Copi, s’est imposé avec des adaptations délicates de films d’Éric Rohmer, a connu la consécration avec une pièce de Tiago Rodrigues accessible aux enfants de 10 ans et confirmé son talent avec une grande fresque feuilletonnante sur la privatisation de TF1 qu’il a lui-même écrite. Sa formation, sur le tas et en dehors du sacro-saint Conservatoire, en est peut-être la cause. Ses tropismes pluriels pour la culture brésilienne et la dramaturgie polonaise sont autant de sources d’inspiration. Thomas Quillardet n’a pas de mentor et encore moins de ligne artistique préconçue. Hormis, l’obsession de la clarté et le plaisir du jeu. À seulement 42 ans, il semble bien capable de tout faire.