Autrice, rédactrice et conseillère artistique indépendante, Mélanie Jouen travaille auprès des institutions culturelles, des artistes et des créateurs. Elle accompagne les processus de création et la formulation de la pensée ; communique des visions, des propos artistiques, ses idées (manifeste, entretien, édito, notice, article, contribution…) et consacre son travail personnel de création à la fiction littéraire. Les techniques du corps, du souffle et de la méditation qu’elle pratique et transmet irriguent son approche. Si cette définition dépeint les contours de son activité, elle dessine aussi les détours de toute collaboration, empreinte d’une connivence humaine et artistique, du désir partagé de signifier et expérimenter ensemble.
Elle a notamment collaboré avec Cyril Teste - Collectif MxM, Adrien M & Claire B, Adrien Béal, François Gremaud, Olivier Letellier, Raphaëlle Delaunay, Stephan Zimmerli, Marlène Rubinelli Giordano, Le Grand T - Théâtre de Loire-Atlantique, le Festival d’Automne à Paris et l’Atelier EXB / Éditions Xavier Barral. Depuis peu, elle rallie le projet de l'association La Turbine pour le déploiement de nouveaux imaginaires, vers une transition culturelle, sociale, écologique.
Rédacteur Mélanie Jouen
Du même auteur
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Être à sa place
par Mélanie JouenPARCOURSL'autrice et metteuse en scène Lorraine de Sagazan suit son intuition. Celle qui l'amène notamment à se retirer du plateau pour mettre en scène, à inverser les rôles d'une pièce, à abandonner un projet en cours pour tendre vers l'inconnu et qu'adviennent les possibles. Tentant d'éviter tout présupposé, elle laisse surgir le sujet et éprouve pleinement le phénomène créatif. L'intuition, cette connaissance non rationnelle, éclaire aussi son attrait pour la part invisible qui se décèle dans toute œuvre, tout être, toute rencontre. -
Rencontrer ce qui est
par Mélanie JouenŒUVRELe spectateur est une « force agissante » depuis et vers laquelle Lorraine de Sagazan projette sa recherche d'écriture et de mise en scène. La rencontre essentielle du spectateur avec l'œuvre est corrélée aux rencontres qui opèrent à travers l'acteur lui-même : avec l'œuvre puis avec le spectateur. Entre eux, entre la scène et la salle, le réel de la représentation et la fiction que représente tout récit érigent une vérité possible, propre à chacun. C'est à cette complexité que Lorraine de Sagazan s'exerce sans cesse. -
Exprimer l'âme
par Mélanie JouenPROCESSUSLorraine de Sagazan explore « un possible théâtre extra-vivant » définit-elle. À chaque endroit de la création, avec acuité, elle cherche à exprimer ce qui est, derrière les mots, à fleur de peau. Émotionnel, sensible, ce vivant vibre entre les corps des acteurs et ceux qui, face à eux, perçoivent, reçoivent, au-delà du verbe. Cette extraction d'un principe vital caractérise son approche qui, sans être psychologisante, cherche manifestement à exprimer l'âme des êtres, ce qui, en eux, est vivant. -
Incarner l'idiotie
par Mélanie JouenPARCOURSDe François Gremaud, ce que l’on voit en premier lieu ce sont ses yeux. Grands et bleus, d’une fascinante clarté, ouverts sur l’autre autant qu’ils s’ouvrent à l’autre. Puis, ce sont sa grande taille et sa dégaine dégingandée. François Gremaud incarne l’idiot qu’il dit qu’il est : « simple, particulier, unique » selon la définition du philosophe Clément Rosset. Soit quelqu’un qui pratique l’idiotie pour s’étonner toujours, « s’abandonner » à ce qui est et mettre en partage la joie, qu’il dramatise tout en dé-dramatisant le tragique. -
Mettre la joie en partage
par Mélanie JouenŒUVREEn près de vingt années, la 2b company a commis plus de vingt pièces. Sa poétique de l’absurde et prétendument de non-sens s’étaye, lorsque François Gremaud écrit et met en scène, d’un important travail d’écriture préalable, et, en collectif, d’une phase d’improvisations libres. Sa démarche reposant sur l’intuition et la contrainte, le décalage et le rire, cherche cet état d’idiotie, qui permet l’émerveillement pour le réel, la joie fertile et infinie. -
Ce que peut le théâtre
par Mélanie JouenPROCESSUSQu’il tienne son rapport au protocole et son goût pour la contrainte formelle de son père physicien ou de Georges Pérec l’oulipien, qu’importe, François Gremaud, en idiot méthodique, met en jeu et en œuvre des systèmes créatifs et itératifs. Depuis des improvisations libres avec GREMAUD / GURTNER / BOVAY ou une écriture préalable, l’artiste explore des modalités opératoires dont il fait un processus voire un propos, pour revenir, toujours, à l’idiotie, ce geste singulier qui convoque le non-savoir et la possibilité d’invention.