Aide à la création - Cat. TRADUCTION (printemps 2014)
Shiori travaille à Tokyo, dans une « Maison du sommeil » portant le nom de « Yasunari » (référence à Yasunari Kawabata qui est, avec Banana Yoshimoto, l’une des sources d’inspiration du texte). Nous sommes le premier décembre. Dehors, il neige. Dans la chambre de Shiori, les clients, tous des hommes, défilent (les seules présences féminines évoquées sont celles de Terako, une amie souffrant de narcolepsie et de la propriétaire de la « Maison du sommeil »). Toute pratique à caractère sexuelle étant interdite dans l’établissement, Shiori se doit simplement de veiller sur le sommeil des hommes qu’elle reçoit. Mais on ne rentre pas par hasard dans une maison où les limites entre le rêve et la réalité sont si tenues. Chaque client traîne son fardeau, ses fantasmes, ses faiblesses, ses obsessions... un vieux rêve d’une femme noyée et de chiens noirs... il voudrait se suicider ; des étudiants songent à un viol, ils blessent Shiori au sein ; Andrew éveille en elle l’amour... mais se dérobe...
Shiori veille, assiste, écoute, console, se débat, se blesse, s’éprend, se méprend, se perd... Au fil des rencontres, les va-et-vient incessants entre le sommeil et la veille, entre la réalité et le songe, ne peuvent que laisser des traces profondes dans l’esprit de Shiori... Nous sommes le 24 décembre, c’est la veille de Noël... Obligée de prendre un jour de congé pour Noël, Shiori reste chez-elle. Elle est épuisée, elle est censée se reposer... mais son esprit, affecté par tant d’histoires malheureuses, ne peut trouver le repos. Shiori fait naufrage ; elle s’enfonce doucement dans le courant des émotions... Elle disparaît, tandis que la neige continue de tomber dans la rue.
Personnage(s)
- femme(s) : 1