Aide à la création - Cat. DRAMATURGIE PLURIELLE (printemps 2014)
Gardien du temple (les Suspendues) est la mise en scène du retour aux sources d’une visiteuse ; cette initiation trouve un écho dans le retour aux sources qu’opère à son tour la civilisation visitée. Un monument historique facilite ce voyage dans le temps : le Mausolée de Sidi Abderrahmane, soufi et « Saint Patron » de la ville d’Alger. Ce lieu d’une haute spiritualité sert de rendez-vous à la communauté des femmes comme ailleurs le feraient les salons : elles y causent et s’y confient leurs secrets. C’est là qu’une Française est conduite comme par un appel jusqu’au seuil d’un voyage initiatique. Le guide de cette « étrangère » est une femme d’une étrange texture : insaisissable, sinon par le flot de ses incantations poétiques et comme elles, donnant du poids à ses traces disparues aussitôt qu’apparues. Ce face-à-face entre civilisations joue petit à petit le rôle d’une introspection étonnée. L’étrangère devient de moins en moins étrangère, les accents de cette langue orientale la ramenant vers une mémoire enfouie. Toutes les muses sont convoquées et, si le ballet est féminin, l’homme qui les accompagne sur son instrument est le passeur d’un monde à un autre moins visible, mais rendu sensible par le moins terrestre des arts : la musique. Mais la chorégraphie se nourrit à bien d’autres sources : à côté du corps et de la parole est invoquée l’image, laquelle vient, tel le fantôme redoublant le vivant, rythmer la présence et l’absence.
Personnage(s)
- femme(s) : 7