Hamlet and the something pourri

Les Solitaires Intempestifs
[Bleue]
2010

Le texte de Hamlet and the something pourri est fondé sur la rencontre d'un Hamlet de notre époque avec l'artiste contemporain Paul McCarthy, artiste toujours vivant et célèbre pour ses performances fondées sur le corps et la société de consommation.

Hamlet et Paul McCarthy discutent ensemble d'une possible représentation de la pièce de Shakespeare. McCarthy joue le rôle de scénographe, de contradicteur, mais c'est aussi lui, par sa langue et ses attitudes, qui donne le rythme, la dynamique globale. Il permet également de traiter de la transmission, se substituant au père d'Hamlet pour un dialogue des générations. Car la pièce est traversée pas la question de la sortie de l'adolescence, et de ce qu'une génération lègue à la suivante.

Le Something pourri vient d'une célèbre phrase de la pièce de Shakespeare : There is something rotten in the kingdom of Danemark («Il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark»). Notre époque est traversée par la question écologique, et le sentiment d'une planète empoisonnée, thématique qui me sont chères. La corruption peut donc être lue ici au sens politique et biologique.

Hamlet, et Ophélie avec lui, traverse donc un ensemble d'épreuves qui sont tout autant physiques, mentales, que théâtrales. Le corps est mis à l'épreuve, parce que le corps est le centre du travail de Paul McCarthy, et parce que la question de l'existence, omniprésente dans Hamlet de Shakespeare, est ici recentrée autour de la thématique du corps : corps des vivants, corps des morts, fantômes, fossiles.

Le passage à l'âge adulte devient le risque d'une fossilisation dangereuse, risque contredit par la vigueur et la vitalité du vieux McCarthy.

Personnage(s)
- femme(s) : 1
- homme(s) : 2