Aide à la création - Cat. DRAMATURGIE PLURIELLE (printemps 2015)
Voilà où repose le mensonge de Shakespeare... Là est sa dernière demeure, ou bien, c'est ici que Shakespeare nous ment. L'année prochaine marquera le 400e anniversaire de la mort de Shakespeare et la question de savoir si 'William Shaksper' de Stratford-sur-Avon a écrit les pièces de Shakespeare (ou toute autre pièce) fait violemment fureur. Shakespeare représente l'humanité et les gens sont en général enclins à penser ainsi. Les travaux de Shakespeare sont en ce moment à bord de la fusée Voyager de la NASA, filant à toute vitesse à travers l'espace vers de lointaines galaxies, dans le but de rentrer en contact avec d'autres populations. Imaginez une seconde que l'on ait envoyé la mauvaise personne et que le portrait sur la couverture poussiéreuse du (Grand) livre de notre civilisation soit celui d'un imposteur ? N'avons-nous pas d'autres objets anciens de notre civilisation que nous pourrions étudier avant de les envoyer vers la grande et éternelle maison de publication du ciel, d'où la moindre correction serait impossible ? D'ailleurs, les extra-terrestres sont-ils vraiment intéressés de savoir si ce grotesque péquenaud à tête de patate a vraiment écrit les sonnets ou s'il était capable même de signer son propre nom ? Cela semble plutôt être notre problème. Personne ne souhaite reposer sous la mauvaise pierre tombale. Dans une capsule témoin endommagée, enterrée dans le trou noir, sale et profond du cul du monde, Shakespeare repose parmi les patates et les os de brontosaure. Souviens-toi que n'es que poussière...
Une excavation shakespearienne dévoile l'épitaphe d'une civilisation slap-stick.