Aide à la création - Cat. TEXTE DRAMATIQUE (printemps 2009)
Lansman
[Théâtre à vif]
2010
En 1936, dans une Andalousie qui vit encore comme au moyen-âge, dans l'enthousiasme de l'avènement de la république et de la démocratie un menuisier et sa jeune épouse conçoivent deux enfants. La guerre civile éclate. Le menuisier part à la guerre. La femme est violentée et humiliée publiquement par les fascistes. On lui arrache un de ses deux enfants qui est « adopté » par le Seigneur du village, dont l'épouse est stérile. La femme du menuisier reste seule avec sa fille, la Niña, sous la surveillance étroite et tracassière de la Phalange, milice fasciste. Elle est la femme du Rouge, la Niña, la fille du Rouge. Elle n'a pas de nouvelles de son homme. La guerre civile s'achève par la défaite de la démocratie. Au troisième anniversaire de la fillette, le Rouge revient en cachette. Il a pris le maquis avec d'autres jeunes guerilleros. Il reviendra à chaque anniversaire. La fillette pour tromper sa solitude s'invente une Ame, avec qui elle partage ses espérances et ses angoisses. C'est une chatte philosophe. L'enfant lit et relit le livre dans lequel son père a appris à lire l'année heureuse de sa naissance. Et puis, un jour, le père revient et demande à sa femme de le rejoindre dans le maquis. La fillette sera confiée à des amis.
Mais, contre son gré, elle se rend coupable de l'arrestation de son père.
On la retrouve quelques années plus tard. Elle travaille comme bonniche chez le Seigneur. Elle force l'admiration de sa patronne car elle ne parle plus (elle a donné sa langue à son chat pour ne plus avoir à trahir ou dénoncer quiconque), elle travaille et prie sans rechigner. Elle lie amitié avec le fils du Seigneur, el Señorito.
En échange des services qu'elle lui rend (elle fait tout ce qu'il n'aime pas faire ), elle lui demande son âme. C'est une souris. La chatte de la Niña la mange. On apprend alors que l'âme n'est que la représentation des peurs petites et grandes de chacun. Le jour de ses quinze ans, le Seigneur veut faire une surprise à son fils. Le Señorito qui n'aime pas les surprises de son père, échange ses vêtements avec ceux de la Niña. La ressemblance est frappante... et pour cause. La Nina travestie se rend avec son père dans une maison au bord du fleuve. Le père veut que l'on y « déniaise » son fils. La maîtresse des lieux, c'est Alma, la mère de la Niña. Elle arrive en morceaux, offerte sur un grand plat d'argent. La Nina, sous le coup de l'émotion, retrouve sa langue. Le père propose à « son fils » d'en manger un morceau. Il lui explique que c'est ainsi que les seigneurs exercent l'autorité sur les pauvres. Ils mangent leurs femmes et leurs filles. La Nina accepte à condition qu'il ne la regarde pas manger. Elle reste seule avec sa mère. L'échange est douloureux. La mère raconte tout à sa fille. On se rend compte que la fillette a grandi. Elle engage sa mère à fuir. Elle s'occupera du reste.La mère s'en va, lui laissant son âme (que le chat avale). La fillette règle son compte au Seigneur. De retour à la maison, le frère et la soeur fêtent ensemble leur anniversaire quand le père apparaît. Il vient chercher ses enfants pour continuer la lutte en France. La guerilla est exsangue. Le fils accepte de partir avec son père.
La fille refuse. Il faut bien que quelqu'un reste. Elle est sûre que ce sont ceux qui restent et se battent ici qui l'emportent.
Elle est certaine qu'elle gagnera. Sa victoire, ce seront ses enfants... Père et fils s'en vont. Le père laisse son âme à la Niña.
Elle accepte en échange de son âme. L'âme paternelle est la somme des peurs que la fillette a connues depuis sa naissance.
Elle se révolte contre cette Peur. Elle ne veut plus avoir peur pour lui mais pour elle. La peur disparaît. La chatte disparaît. La fillette se défait en sanglots. On entend une musique traditionnelle.
Un garçon vient qui lui propose de danser à la fête du village.
On les voit danser un flamenco dont la musique peu à peu se mue en musique d'aujourd'hui.
Personnage(s)
- femme(s) : 3
- homme(s) : 2