Aide à la création - Cat. TEXTE DRAMATIQUE (printemps 2011)
Comp'Act
[Les Journées de Lyon des auteurs de théâtre]
2011
Le dimanche 16 novembre 1980, à neuf heures du matin, le philosophe marxiste Louis Althusser tuait sa femme Hélène dans leur petit appartement de l'Ecole Normale Supérieure, rue d'Ulm à Paris. Déclaré irresponsable, il fut interné pour troubles mentaux. Non-lieu. La procédure s'arrêtait là. Pas d'accusation, pas de défense, pas de condamnation. L'affaire était close. L'impensable aurait nom de folie. L'irréparable aurait nom de folie. Un affreux dimanche de novembre, sa raison avait basculé, voilà tout.
Pouvait-on en rester là ?
Je suis allé voir Althusser. Là où il était. Dans son autobiographie, dans sa correspondance privée. Là où il avait parlé de lui. Très tôt s'est imposée l'idée d'une pièce de théâtre qui reprendrait cette parole devenue lettre morte, ces mots qui en disaient si longs. Au-delà de l'idéologie et des clichés, sans rouvrir des blessures inutiles, avec respect, c'est l'Homme que je voulais rencontrer.
L'action de passe en une nuit, dans le bureau du Préposé. Au matin, on doit venir chercher Louis Althusser. Sa Femme (ici prénommée Anne) est morte il y a trois mois. Une nuit. Une nuit pour se souvenir. Pour comprendre. Pour expliquer.
Toute la nuit, Jeanne la lingère et le Préposé vont tenter, chacun à leur manière, d'éclairer le drame, d'en découvrir l'humanité profonde. A l'aube, l'huissier Auribère viendra balayer tout cela. Ne cherchez plus à comprendre, il est fou on vous dit. Jeanne et le Préposé ne pourront s'y opposer. Du moins auront-ils tenté ce qu'ils pouvaient.
Personnage(s)
- femme(s) : 1
- homme(s) : 3