Aide à la création - Cat. DRAMATURGIE PLURIELLE (printemps 2013)
Imaginer ce qui pourrait ressembler à une résidence dans une zone ensoleillée. Des hommes, des femmes, de tous âges, arrivent par vague et sont pris en charge dès l’arrivée. Dans un décor idyllique, ils ont l’air de vacanciers. Ils passent leur temps sur la plage, au bord de la piscine, à somnoler. Corps au repos, esprits vidés, état stationnaire. Deux « managers » se chargent de leur accueil, commentent leur séjour, observent leurs états d’âme.
Un rêve se réalise. Une nouvelle vie commence.
Mais dehors, il se passe quelque chose, émeutes dans le sud, début d’insurrection,
mobilisation des troupes, fermeture des aéroports, pays bloqué. À l’écart de tout, les résidents ne se rendent compte de rien. Les chambres se remplissent, ils sont de plus en plus nombreux à arriver. L’idylle se transforme en congé sans fin.
Le début de quelque chose raconte une expérience de fuite hors du monde et de l’histoire, une utopie matérialiste et régressive. Il met en scène une oscillation entre le réel et l’irréel, le banal et l’inquiétant, une tension entre la surface lisse des choses et une violence sous-jacente.
Et puis il y a l’étirement du temps, la confusion délibérée des espaces et des imaginaires. Quand et où sommes- nous ? Qu’est ce qui arrive ? La progression dramatique n’est pas tant rythmée par l’événement que par la contamination, faisant évoluer la situation initiale par déplacements imperceptibles, lente désagrégation, ralentissement général, en même temps que, dans un dehors jamais montré, quelque chose semble s’accélérer, se constituer, se lever.
Personnage(s)
- femme(s) : 2
- homme(s) : 3