Aide à la création - Cat. ENCOURAGEMENTS (automne 2008)
Nous sommes dans une Pologne de théâtre. Pierre et Jean, rendus ivres par une longue marche, forcent une jeune fille et sont condamnés à mort pour cela. Honoré, trouvant ses deux frères pendus, met la ville à feu et à sang ; il est empoisonné à son tour lors du banquet qu'il donne pour son triomphe ; il vient mourir dans les bras de sa mère. Tout cela se passe en un jour. Une première faute - commise dans un moment d'extase dionysiaque - engage une terrible chaîne de vengeances ; toutes cruelles, toutes folles, toutes légitimes. Il y avait des vivants, il y a des morts. Il y avait des voix d'enfant, on n'entend plus que celle de la mère. Mais il n'y a pas de tragédie sans parole, ni sans joie ? c'est dire qu'il n'y a pas de tragédie sans théâtre. C'est une parole recueillie, simple, pure, nécessaire, désignant les choses par leur nom. C'est un poème reposant bien plus sur la force des images juxtaposées - c'est ce qu'annonce le titre de la pièce - que sur les audaces stylistiques et formelles. Présenter une histoire simple, comportant un début et une fin, et dont les évènements successifs se donnent immédiatement, sans détour, comme des évidences. Rejouer tout sur un plateau nu, la nature et les hommes dedans. Donner la catastrophe et la douleur tragique sans commentaire, sans résolution, dans une lumière crue. Refléter le jeu implacable des effets et des causes. Reconnaître la beauté et la cruauté du monde, qui sont sans discours. C'est ce que je voudrais faire.
Les hommes, en revanche, parlent. L'espérance c'est le théâtre.
Personnage(s)
- femme(s) : 5
- homme(s) : 5