Aide à la création - Cat. TRADUCTION (printemps 2008)
L'Avant-scène théâtre
[Quatre-vents]
2012
«Naples millionnaire» d'Eduardo De Filippo fut créée par sa compagnie le 26 mars 1945 à Naples. La pièce est écrite en dialecte napolitain et a été reprise plusieurs fois en Italie à distance de nombreuses années, puis en Europe, et en Russie, mais n'avait jamais été traduite en Français. L'auteur entend démontrer que la guerre corrompt la population civile. Il nous décrit comment une famille appartenant à la classe ouvrière se perd et se délabre à cause du conflit, de la disette et du marché noir qui sévissent à l'époque, et comment elle finit par prendre conscience de ses égarements. Au premier acte, qui se situe en 1942, en plein régime fasciste, nous voyons la pauvre famille de Gennaro Jovine faire du marché noir pour arriver à s'en sortir.
Au deuxième acte, en l'absence de Gennaro mystérieusement disparu [on apprendra à son retour qu'il était dans un camp de concentration allemand] Naples a été libérée et est aux mains des Alliés. L'épouse de Gennaro, Amalia, s'est enrichie pratiquant à présent le marché noir sur une grande échelle, associée à Settebellizze un trafiquant épris d'elle et auquel elle n'est pas insensible. Enivrée par l'argent facilement gagné, elle néglige sa famille : sa fille aînée, Maria Rosaria vient d'être abandonnée, enceinte, par un soldat américain, son fils Amedeo glisse vers la délinquance et la petite Rituccia, cinq ans, est très malade. Au troisième acte, tous cherchent en vain, courant à travers Naples, le médicament introuvable qui doit sauver Rituccia. C'est justement Riccardo, le voisin et client acculé à la ruine par Amalia, qui vient le lui offrir gratuitement, lui donnant une leçon de solidarité. « Il faut attendre que la nuit passe » annonce le médecin en sortant de la chambre de Rituccia. Gennaro, pardonne à sa famille comparant la maladie de son enfant à l'état de délabrement de Naples occasionné par la guerre. Il répond aux angoissantes questions qui agitent Amalia : reprenant à son compte les propos du docteur, il répète à sa femme : « Il faut attendre que la nuit passe », phrase chargée d'espérance devenue proverbiale en Italie.
Personnage(s)
- femme(s) : 7
- homme(s) : 12