Aide à la création - Cat. ENCOURAGEMENTS (automne 2013)
Alors que la crise économique est planétaire, le marché de l’art n’a connu qu’une légère inflexion dont il s’est très vite remis. Damien Hirst a vu sa cote chuter le jour même où Lehmann Brothers s’effondrait. Un des deux fut sauvé, comment donc ? Quand le monde compte le plus grand nombre de milliardaires de son histoire, le marché de l’art contemporain s’avère être un espace de spéculation risqué mais possible.
Un philanthrope milliardaire crée une fondation, une usine secrète à œuvres destinée à rationnaliser la production artistique, réduire les caractéristiques qui jusqu’alors distinguent le marché de l’art du marché boursier, évacuer l’aléatoire inhérent au désir de l’artiste. Il entend ainsi, non seulement contrôler le marché des œuvres contemporaines à son profit mais également lui imposer le modèle économique du marché boursier ultra-libéral, seul garant de la démocratie comme chacun sait, donc de la liberté, comme chacun sait. Si, on sait, depuis 1989, on sait.
Un expert-comptable en fin de droits, Guillaume, est recruté par la fondation. On le persuade d’écrire des poèmes comme d’autres résidents ont été convaincus de devenir plasticiens ou vidéastes alors qu’ils exerçaient des métiers sans aucun rapport. Progressivement, parmi les ouvriers-artistes un réseau clandestin apparaît en vue de saboter le projet officiel, voire de saboter, même un très court instant, le capitalisme mondialisé. Juste un suspens. Une respiration collective. Une œuvre anonyme et invendable.
Personnage(s)
- femme(s) : 6
- homme(s) : 6