Aide à la création - Cat. DRAMATURGIE PLURIELLE (automne 2014)
« On attribue à Léonard de Vinci l'élaboration du Sfumato qui désigne une qualité de rendu en peinture. C'est en superposant de nombreuses et fines couches de lavis que cet effet de « enfumé » apparaît. Le paysage en sfumato, quand on le regarde de près, nous donne une impression de flou. Pourtant, quand on se place à une juste distance, non seulement le paysage apparaît net mais en plus il donne une sensation de profondeur.
Plus je lis cette définition, plus j'expérimente le fait de regarder au travers de ce que j'y lis. Dans le processus d'écriture de « sous ma peau », la définition du « sfumato » est abordée comme on aborde un chantier de fouilles archéologiques. Et les sujets de cette fouille définissent les matières de l'écriture.
Ainsi, une image en cache une autre, et c'est en grattant les premières couches d'une image que commence le voyage de l'autre côté du tableau. L'écriture à naître au plateau se déploie selon la logique du rêve. Elle s'appuie sur des matières immatérielles (projections, réflexions, poussière, fumée, vapeur...), s'en réfère à l'univers de la peinture de la renaissance et à des paroles de peintres ou d'historiens d'art. Pour définir la scénographie, l'espace du musée est réinterprété et la trame rythmique et sonore est composée en direct à partir d'un piano désossé. Le spectacle invite le spectateur à une expérience sensorielle : les matières, le son, la musique, le langage, les logiques corporelles se jouxtent de manière à créer un univers singulier inspiré par les questions que se pose le VOIR. » Alice Laloy
Personnage(s)
- femme(s) : 2
- homme(s) : 3