Aide à la création - Cat. DRAMATURGIE PLURIELLE (automne 2013)
Avançons dans cette forêt de pupitres et de partitions, entre ces tas d’instruments abandonnés au quatre vents : deux trompettes, une clarinette basse et un tuba, quelques chaises musicales ailées, étui de violoncelle, grosses caisses, boîtes et contre-boîtes, altos, basses et contrebasses. Recherchons ces musiciens dispersés, réfugiés dans les décombres de cet ensemble musical : de fausses bonnes raisons économiques ont provoqué la dissolution de l’Orchestre National de Turakie ; il s’est ensuite dissout dans le quotidien et semblait avoir disparu.
Pistons ces individus retranchés, isolés, revenus en ombres. Traquons ces instants, ces actes, ces gestes absurdes de repli sur soi.
Quelques grincements se font entendre, des machines remettent en jeu ces instruments oubliés. Des pédaliers de bicyclette actionnent des accordéons, des mailloches frappent des grosses caisses : les instrument paraissent jouer seuls en souvenir du bon vieux temps où leurs musiciens étaient réputés les plus fins interprètes du Beau Dahu Bleu (une musique qui a deux pattes plus courtes que les autres).
Marchons maintenant dans les traces fraîches de cet orchestre fantôme coincé entre la fanfare de chambre et l’electro-pop philharmonique de campagne.
Parmi les ruines on trouvera, entr’autres curiosités, un musicien-sirène qui tourne et tourne sur lui- même, les bras chargés d’instruments ouverts à tous les vents, probablement né de la rencontre rêvée entre un pompier plongeur avec tuba et une charmante en queue de poisson des fonds marins.
Personnage(s)
- homme(s) : 1