Aide à la création - Cat. ENCOURAGEMENTS (automne 2016)
Koïnè
2018
Elle est sortie prendre l’air, se dégourdir les jambes et puis elle a continué.
Juste continué.
Jusqu’au bout de la rue, jusqu’à prendre un train, jusqu'à abandonner son mari et sa fille.
Comme ça. Sans prévenir.
Pour vivre.
Pour son mari, il ne reste que l’attente, le silence,
L’incompréhension.
La police n’y peut rien.
Disparaître est un droit.
Une fois les vérifications d’usage effectuées, aucune information ne peut être divulguée aux familles.
En France, 5000 personnes disparaissent de leur plein gré chaque année.
Au Japon, elles sont 100 000.
Exilées volontaires de leurs familles, dans leur propre pays, ces personnes deviennent des anonymes.
Tangente raconte la chute de ceux qui n’aiment pas faire de bruit.
On pourrait y voir un récit initiatique.
La pièce s’articule autour d’une femme disparue, son mari et un « débarrasseur en tous genres », c’est à dire un passeur vers cette nouvelle vie hors des cartes.
Trois personnages en mouvement mais enfermés en eux-mêmes, incapables de digérer la faute qu’ils s’imputent.
Leur langue est d’abord heurtée, incomplète, déformée par le choc du départ. Mais les monologues finiront par se rejoindre et s’entrelacer, enrichis par la voix des personnes rencontrées sur leurs chemins.
Personnage(s)
- femme(s) : 1
- homme(s) : 2