Aide à la création - Cat. TEXTE DRAMATIQUE (automne 2007)
Un jour de mars 1962, Thérèse Décartel prit l'autobus de l'aube et quitta la ville du Cap pour ne plus jamais y revenir. [...] Thérèse s'en va, quitte un espace pour un autre. Mais il ne s'agit pas seulement ici de géographie. Et si le départ est au début du livre, si le bus emporte la jeune femme loin de ce que fût sa vie jusque là, le voyage précèdera néanmoins ce départ. Thérèse, d'un espace à l'autre. Le mouvement est simple. Ce qu'il convoque dans l'humain de désir, ce à quoi il oblige, les empêchements qu'il révèle, les contradictions auxquelles il soumet, le courage qu'il requiert, l'aliénation profonde à l'Histoire qui le fonde, le fait néanmoins apparaître comme la moins évidente et la plus admirable des possibilités humaines. [...] Thérèse, déroutée et déroutante pour son propre entourage, décide d'écrire pour rassembler ses voix. C'est cette voix intime et divisée qui, de court chapitre en court chapitre, comme pas à pas, nous conduit dans l'intimité de sa confrontation contradictoire avec les personnages et les figures qui l'ont façonnée : La mère, froide et inquiète gardienne de la bienséance et des règles de leur classe sociale, la mère aimée et crainte, la soeur Elise, complice de l'enfance, garante dévouée de la continuité, le père, déchu dans l'alcool et la lâcheté, Jérôme, le doux, le beau frère aux rêves enfuis, Jean le mari, fonctionnaire plus attaché à son cartable qu'à sa femme, et puis le roi Christophe, et puis la citadelle, et encore les jumeaux, les petits voisins de l'enfance soufflant sur le désir. Au centre de cette toile, qui tient de la toile d'araignée comme de la toile de peinture, Thérèse, désorientée, jette ses forces dans la bataille qui fait rage au coeur d'elle-même.
Personnage(s)
- femme(s) : 4
- homme(s) : 3