Aide à la création - Cat. TEXTE DRAMATIQUE (printemps 2011)
En 2008, nous avons vu quelques modestes ménages américains qui, en achetant des maisons qu'ils n'avaient pas les moyens de se payer, menaçaient de déstabiliser l'économie mondiale. Nous avons entendu les économistes s'inquiéter ; on parlait Dow-Jones qui tombent et CAC qui chutent et NASDAC qui « krach ». Nous ne comprenions pas à quoi correspondaient ces chiffres mais on nous disait que c'était grave et nous y croyions. Et nous avions raison d'y croire parce que c'était grave. Et nous aurions même dû y croire un peu plus, parce que c'était plus grave que ce que nous croyions. Et nous avons vu les décideurs politiques de tous les pays bredouiller, se contredire, changer d'avis. Et nous avons entendu « C'est le retour de Keynes » et « Marx n'est pas mort ! » Et nous avons vu un président noir à la maison blanche parce que l'autre candidat était nul en économie. Et nous avons entendu notre président nous dire que la solution était de revenir à la morale. Et nous nous sommes dit que si c'était la morale qui pouvait nous sortir de là, on était mal barré. Et puis nous avons vu les hommes politiques du monde entier voler au secours des banques. On nous parlait de milliards d'euros pour renflouer le système bancaire, et nous nous sommes demandé d'où venait cet argent puisqu'on ne cessait de nous répéter que les caisses étaient vides...
Alors nous nous sommes assemblés et nous avons tenté de comprendre. Et maintenant, nous allons rejouer cette histoire.